Home Reportage Brussels Pinball Museum

Perds pas la boule

© Cécile Fauré

Une moquette aux motifs fluo, des bornes d’arcade antédiluviennes avec Pac-Man et consorts, un juke-box repassant des tubes de Van Halen et, surtout, des flippers en veux-tu en voilà… Fichtre, nous voilà revenus dans les années 1980-90 ! « De toute évidence, une rupture du continuum espace-temps a provoqué l’émergence de cette réalité alternative ». En fait, quitte à contredire ce bon vieux docteur Emmett Brown, on a plutôt poussé les portes du Brussels Pinball Museum, petit temple dédié au “billard électrique”, comme il dirait.

Créé à Chicago dans les années 1930 par des ouvriers au chômage après le krach de 1929, le flipper s’est vite imposé comme la star des bistrots… avant d’être supplanté par l’essor des jeux vidéo, à la fin du siècle dernier. Mais depuis quelques temps, il est redevenu un peu plus qu’un simple objet de décoration pour salons fortunés. Bénéficierait-il d’une extra ball ? C’est en tout cas ce que veut croire Ludo, qui vient d’inaugurer son musée-bar à jeux, à Auderghem. Ce passionné considère ainsi la petite bille en acier chromé comme un contre-pied salutaire à l’ère numérique, « où chacun joue dans son coin, derrière un écran ou en réseau avec des inconnus, déplore-t-il. Ici il y a du contact social, de l’humain ». Et surtout des machines rutilantes datant pour la plupart des années 1990, que cet « autodidacte, hyperactif et insomniaque » récupère à droite et à gauche. Il les « retape » soigneusement – quand il ne les modifie pas, ajoutant ici un gyrophare, là « une loupiote sur une goulotte ».

© Cécile Fauré

© Cécile Fauré

Flippant

Au Brussels Pinball Museum, dans un décor de circonstance (on y trouve un gremlin, les Nike autolaçantes de Marty McFly…), une trentaine de ces merveilles d’électromécanique sont disposées sur deux étages et brillent de leur design à la mode hollywoodienne, bumpers scintillants, batteurs et flashers épileptiques… Parfois, elles semblent carrément vivantes : même inactives, elles émettent de petits “bips”. « Elles nous appellent pour jouer… », explique Ludo, sans rire. Chacune a sa propre histoire, ses règles, sa technologie (mention spéciale aux hologrammes d’aliens à dézinguer de Revenge From Mars) voire sa petite personnalité, à l’image de cette machine à la gloire de la famille Addams, littéralement possédée. Pour cause, la bille perd la boule, monte ou descend à sa guise – oh, point de spectres ici: des électro-aimants ont été disposés sous le plateau. Parmi les autres vedettes des lieux, on citera aussi ce flipper Terminator 2 (dédicacé par Edward Furlong aka John Connor), le Medieval Madness (avec ses catapultes, ses têtes de trolls et son château qui explose !) ou encore ce Pin Bot à la voix robotisée – qui apparaît d’ailleurs dans le film Big, avec Tom Hanks. Bon, sur ce, on vous laisse, on est en pleine multiball, et pas loin du tilt…

Julien Damien / Photo : © Cécile Fauré

Brussels Pinball Museum

Auderghem Chaussée de Wavre 1501, jeu : 11h30-23h • ven : 11h30-23h30 •  sam : 12h-23h30 • dim : 12h-23h (lun > mer!: sur reservation) • 1h : 9/6€ (-16 ans), 2h : 12/8€, 3h : 15/10€ (gratuit -6 ans) +32 (0)2 332 23 70, brusselspinballmuseum.com

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