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Monde sensible

Dada, acrylique sur toile, 60x73cm © Adré

Comment retranscrire la fragilité de ce monde, sa beauté éphémère et son âpreté, voire son absurdité ? Tour à tour éducateur spécialisé puis généalogiste, désormais plasticien, Adrien Sené, aka Adré, s’attache à décrire une certaine poésie de l’ordinaire, via la peinture et le dessin. Naviguant entre carnets de croquis, toiles et fresques, cet enchanteur du réel se dévoile lors de la troisième édition du Salon mouvallois des arts.

Happé par le hip-hop, Adrien Sené évolue dans le milieu du graff dès la fin des années 1990. « Ma plus grande formation artistique, confie-t-il. Ça m’a aidé à lâcher prise dans ma pratique picturale ». Parallèlement, cet autodidacte se passionne pour la street photography, qui lui apprend à composer une image. Vestige de son premier métier d’éducateur spécialisé ? « Il y a une sensibilité à l’autre, à la justice sociale, forcément, confirme l’intéressé. Je voyais la photo de rue comme un témoignage de gens qui me touchaient ». Devenu par la suite généalogiste successoral, il se reconnecte à son art. « En 2017, je renoue avec une pratique de rue mais différente du graffiti. Je dessine des personnages réalistes sur papier, que je colle ensuite ». Dès lors, il opte pour le pseudo Adré, pont jeté entre sa culture urbaine et son vrai nom, le street art et la figuration. Après quelques expositions en milieu associatif, d’autres suivent, plus conséquentes. Conforté dans sa démarche, il s’installe dans un atelier à Roubaix en 2020. Une nouvelle vie d’artiste à plein temps débute…

Effet de contraste

Dans le cadre du Salon mouvallois des arts (Smarts à Mouvaux), outre des dessins et des toiles, il présente trois grands formats à l’encre de Chine, conçus comme des pages de carnet taille XXL. Son trait fin côtoie aplats et motifs tranchés, fragmentant l’espace de la toile. Les tons pastel rivalisent avec une certaine noirceur, entre instants suspendus et accidents. Adré s’amuse de ces contrastes, et cite volontiers Françoise Pétrovitch, Claire Tabouret ou Alice Neel. Bien entouré, il partage d’ailleurs son atelier avec d’autres artistes et tire une force de ce collectif. Quand il peint, il lui arrive d’écouter du jazz des pays d’Afrique (tiens, Adré, c’est aussi le nom d’une ville du Tchad…) mais ses inspirations principales demeurent la mythologie et l’histoire de l’art (de l’impressionnisme à l’abstraction). Le plasticien propose une peinture traversée par une dualité constante, résolument humaniste et généreuse. À son image, en somme.

A LIRE ICI : L’INTERVIEW DE L’ARTISTE

Adré dans son atelier (c) Selina Aït Karroum

Adré dans son atelier (c) Selina Aït Karroum

 

Selina Aït Karroum / Photo : Dada, acrylique sur toile, 60x73cm © Adré
Informations
Mouvaux, L'étoile scène de Mouvaux
07.11.2024>17.11.2024mar > ven : 14h-18h (ven : jusqu’à 21h) • sam & dim : 10h-12 & 14h-18h, Gratuit

À visiter / adre.art,  @adre_uno

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