Fashion Moves
La beauté du geste
On le sait, la mode est un éternel recommencement. Toutefois, les commissaires d’exposition ne manquent jamais d’inspiration pour mettre en lumière des pans de l’histoire du vêtement encore jamais décryptés. En témoigne Fashion Moves, au MAD Brussels, qui explore les liens entre la couture et la danse.
En février 2018, Pelléas et Mélisande faisait sensation à l’Opéra d’Anvers. Parce que cette version du chef-d’œuvre de Debussy était mise en scène par Damien Jalet et Sidi Larbi Cherkaoui, dans un décor signé Marina Abramović, certes. Mais aussi grâce aux spectaculaires costumes des interprètes, alliant technicité et esthétique futuriste, conçus dans les ateliers d’Iris Van Herpen. Les créations de la styliste néerlandaise mêlant soie, laine, cuir, et pour certaines conceptualisées à l’aide d’impressions 3D, font partie des pièces iconiques réunies dans cette exposition. Celle-ci ne se limite pas aux vêtements imaginés pour la scène. Elle observe plus largement comment mode et danse s’inspirent mutuellement, pour le meilleur.
Le retour de la ballerine
De l’apparition des vestes et joggings sur les podiums des maisons de luxe (Glenn Martens chez Diesel, par exemple) jusqu’à la jeune génération de designers puisant dans la culture club pour ses collections, Fashion Moves fait la part belle aux talents belges. On y croisera, entre autres stars de la couture, Raf Simons, Martin Margiela ou Walter Van Beirendonck. Le dernier espace, concentré sur les tendances 2024 notamment venues de TikTok, enthousiasmera sans doute la “Gen Z “. Où l’on découvre que la ballerine signe son retour en grâce, dans une version à semelle plateforme et crantée du Gantois Mats Rombaut. Joli pas de deux.