Saype
La cour des grands
Guillaume Legros, aka Saype, s’est révélé avec ses fresques peintes sur des milliers de mètres carrés d’herbe, à flanc de montagne ou au pied de monuments, de Paris à New York en passant par Istanbul. Ici une fillette fabriquant un bateau en papier pour le poser sur un lac, là une immense chaîne humaine formée de mains tendues… Hautement symboliques, humanistes, ses créations sont réalisées avec une peinture biodégradable qu’il a lui-même inventée, et disparaissent au bout de quelques jours. Des images éphémères, mais inoubliables. « C’est l’essence même de mon travail : marquer les esprits par le gigantisme des oeuvres sans que l’environnement n’en soit victime », indique le natif de Belfort, aujourd’hui installé en Suisse. Concrètement, il élabore d’abord un motif, place des marquages au sol avant de tracer ses aplats et dégradés avec un pistolet Airless. « Je ne vois pas grand-chose quand je peins. Le drone ne me sert qu’à prendre la photo finale. Un peu comme dans la vie, c’est en prenant du recul sur une situation qu’on distingue les choses plus clairement ». Pour l’exposition Urbain.es, ce pionnier français du land art s’est inspiré de l’histoire industrielle de Roubaix, ancienne capitale mondiale du textile. Il a investi le toit végétalisé de la Condition Publique pour y concevoir deux énormes mains d’ouvrier et d’ouvrière se tenant par un fil. La même composition a été reproduite un kilomètre plus loin, au sein du parc Barbieux, pour mieux relier le quartier populaire du Pile à celui des anciens capitaines d’industrie de la ville, dans une puissante allégorie du tissu social.
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