Rome, la cité et l’empire
Naissance d’une civilisation
La dernière fois que les salles romaines du Louvre ont fermé pour tra- vaux, c’était… pendant la Seconde Guerre mondiale ! Autant dire que l’occasion de délocaliser quelque 300 chefs-d’œuvre de l’Antiquité ne se représentera pas de sitôt. Au Louvre-Lens, les trésors des collections parisiennes rencontrent les vestiges découverts en “Gaule Belgique”, pour une exposition balayant cinq siècles d’Histoire. Un parcours inédit, donc immanquable.
C’est par un superbe buste de femme en marbre, sein découvert et four- reau à la ceinture, que s’ouvre la rétrospective. Personnifiée en guerrière amazone, voilà Rome conquérante, qui impose à partir du iie siècle avant J.-C. sa domination et sa civilisation à l’ensemble du bassin méditerranéen.La première partie de ce parcours s’intéresse à la construction de la “ville éternelle” comme cité-État. On y découvre son organisation politique, sa structure sociale (citoyens, esclaves, affranchis), ses mœurs et rituels religieux. L’exercice d’un pouvoir, toujours plus personnel, qui aboutit à l’émergence de l’empereur – tiens tiens…
Rome retrouve la Gaule
Le second volet ausculte la vie quotidienne des habitants d’un vaste territoire, la transformation de diverses communautés au contact du modèle romain, entre le détroit de Gibraltar et Palmyre (à l’apogée de l’Empire, au iiie siècle). Cette vertigineuse plongée dans l’Histoire est alimentée par les plus grands chefs-d’œuvre des collections du musée du Louvre. « Le Louvre-Lens explore régulièrement des civilisations, et nous avions la matière pour une expérience exceptionnelle, jamais présentée ailleurs », décrit Martin Szewczyk, conservateur du patrimoine au Louvre et co-commissaire de l’exposition, qui a également recentré le propos localement. « Dès le départ, nous voulions apporter une dimension régionale à l’événement. Une centaine de pièces supplémentaires ont ainsi été prêtées par des musées des Hauts-de-France. Elles illustrent les spécificités de la Gaule Belgique en matière de culte et la façon dont la romanité s’est épanouie dans cette région, façonnant la naissance d’une culture commune ».
Mise en perspective
Statues, reliefs, portraits, bijoux, tablettes, objets d’art ou décors architecturaux retrouvés en Italie, mais aussi en Égypte, Grèce, Turquie ou au Maghreb… La richesse du fonds réuni ici a de quoi éblouir les visiteurs. Ainsi d’une série de quatre bustes en marbre de Marc Aurèle et Lucius Verus, co-empereurs de Rome entre 161 et 169, admirablement conservés et ramenés spécialement du MET, à New York. « On a une image assez marmoréenne de Rome, or nous distinguons bien d’autres matériaux comme l’or, l’argent, les fresques de peinture, la mosaïque ou la terre cuite. L’ensemble s’épanouit d’autant plus à Lens, dans une scénographie sobre, un langage architectural moderne permettant des respirations et des perspectives assez lointaines », décrit le commissaire. Raison de plus pour (re)découvrir ces merveilles, au sein d’un espace unique de circulation – car, c’est bien connu, tous les chemins mènent à Rome.
Site internet : http://www.louvrelens.fr/
Galerie du temps et Pavillon de verre :
Entrée libre et gratuite
Galerie d’expositions temporaires :
Tarif plein : 10€ / 18 – 25 ans : 5€ / – 18 ans : gratuit
Le musée est ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h (dernier accès et fermeture des caisses à 17h15).
Fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre.