Baile Funk : un cri de liberté
La revanche des favelas
Des favelas brésiliennes à la Fiesta de Lille, il n’y a qu’un pas de danse. La maison Folie Wazemmes accueille la première grande exposition sur le funk carioca. Initiée par le Musée d’art de Rio, nourrie de peintures, de photos, de vidéos et, bien sûr, de musique, Baile Funk retrace l’histoire d’un genre épris de liberté.
Est-ce une fusion entre la Miami bass et le gangsta rap ? Un dérivé du maculelê qui rythme la capoeira ? Les spécialistes s’écharpent toujours sur ses origines. Mais au fond, là n’est pas l’essentiel, car il n’est pas simplement affaire de musique ici. Héritier des soirées soul des seventies, le funk carioca a surgi des favelas de Rio de Janeiro dans les années 1980. Mariant hip-hop et electro sur des percussions africaines, ce genre n’a rien à voir avec le funk américain. Longtemps considéré comme la BO des hors-la-loi (les paroles peuvent être assez crues), il demeure aujourd’hui un monument de la culture auriverde. Il est surtout synonyme de fierté et d’émancipation pour la communauté noire brésilienne. À Wazemmes, cette exposition déploie ainsi des trésors de créativité et d’audace. On y découvre des peintures immortalisant dans un style pop des stars locales (MC Carol, toutes fesses dehors) ou des scènes de “bailes” (ces gigantesques fêtes où l’on joue du funk carioca). On y trouve aussi des chorégraphies saisissantes, des photographies (dont celles du Français Vincent Rosenblatt, emplies de corps dénudés et “d’armes bijoux”)… et une bonne raison de se déhancher jusqu’à la fin de l’été !







