Panorama 26
L’âge du méta
« Toute ressemblance avec la réalité n’est pas une pure coïncidence », annonce la 26e édition de Panorama. De la révolution industrielle jusqu’à l’avènement de l’IA, notre vie est sans cesse façonnée par la technologie. Les étudiants du Fresnoy mettent en scène cette fusion entre réel et virtuel, passé et futur, pour mieux raconter le présent.
La mise en abyme est vertigineuse. Invité à s’asseoir sur des bancs en bois disposés en cercle, le visiteur enfile un casque de réalité virtuelle pour rejoindre… un feu de camp. Levant la tête vers le ciel, il observe alors une constellation, non pas d’étoiles, mais de satellites, qui dessinent une nuit totalement artificielle. Signée Lucas Leffler, l’œuvre interroge l’impact de la technologie sur notre environnement. Elle nous convie dans le même geste à renouer avec notre humanité, en faisant communauté… Ainsi avance l’Homo numericus, dont le quotidien est désormais reconfiguré par sa propre créature : la machine.
Nouvelle vie
Au fil de cette promenade entre science et art, il sera question de surveillance, de frontières entre l’intimité et l’espace public… mais aussi de renaissance. En témoigne la très touchante installation de Chayarat Ritaram, qui explore la possibilité d’une réincarnation virtuelle en ressuscitant l’esprit de sa petite sœur. Disparue à l’âge de huit ans, la fillette apparaît ici sous forme d’avatar numérique, tandis que résonnent des prières bouddhistes. Plus loin, Mélia Roger tente de redonner une âme à la forêt dévastée. Une vidéo la montre au milieu de pins rasés (pour fabriquer des palettes), diffusant des sons enregistrés dans des bois encore vivants. L’artiste apporte ici un soin acoustique à un paysage saccagé par le capitalisme, offrant un pur moment de poésie technologique.