Bouddha. L’expérience du sensible
La voie de l'éveil
Envie d’une rentrée zen ? Alors direction Morlanwelz. Le Musée royal de Mariemont y dévoile les innombrables visages d’un sage parmi les sages : Bouddha ! Cette exposition rassemble des pièces restées dans l’ombre durant près de 85 ans. Issues de toutes l’Asie, depuis l’Inde jusqu’au Japon, en passant par la Chine ou la Thaïlande, ces statuettes ou peintures invitent à la contemplation comme à la méditation.
C’est un trésor resté longtemps caché, endormi dans les réserves du Musée royal de Mariemont et redécouvert lors d’un inventaire, il y a deux ans. « On a trouvé des étagères et des étagères de statuettes toutes emballées, essentiellement de Bouddha, raconte la conservatrice Lyce Jankowski. Pour dire, à la surface des pièces, il y avait encore de la suie de l’incendie de 1960. Elles avaient été remisées lors de la reconstruction du musée, et n’avaient depuis jamais été ressorties, c’était un moment très émouvant ». Depuis son apparition en Inde, cinq siècles avant notre ère, “l’Eveillé” (en sanskrit) n’a jamais cessé de fasciner une humanité en quête de spiritualité, jusqu’à conquérir l’Europe, il y a une soixantaine d’années, à travers le courant zen japonais. Considéré à la fois comme une religion et une philosophie, le bouddhisme est partout, « peuple nos jardins comme nos magazines de déco », mais le connaissons-nous vraiment ?
Tiens, voilà du Bouddha !
Cette exposition réunit une centaine de pièces du XIVe siècle à nos jours et issues de toute l’Asie, du Myanmar à l’Himalaya. Car ce n’est pas une mais bien plusieurs représentations de Bouddha qui sont dévoilées : dodu ou effilé, les yeux ouverts ou clos, en bronze, bois laqué, ivoire, lapis-lazuli… Outre de nombreuses statues, on découvre aussi des thangkas, ces peintures sur tissu ou toile, des objets rituels comme le moulin à prières tibétain, des concepts (le karma, le dharma…) et puis les bodhisattvas. Les quoi ? Des guides chargés d’accompagner les humains vers l’éveil – et il y a du boulot… Le plus célébré demeure Avalokiteshvara, cet être à 1 000 bras (pour mieux nous aider) et 1 000 yeux (pour voir nos souffrances). Pour autant, « il ne s’agit pas seulement de submerger le public d’informations, précise Lyce Jankowski. L’idée, c’est d’aborder les oeuvres autrement qu’avec l’intellect. C’est une expérience sensible ». Au fil d’un parcours libre, en clair-obscur, « chacun pourra appréhender des notions fortes comme l’impermanence, les liens entre les êtres, méditer s’il le souhaite… ». Et peut-être atteindre le nirvana ?
Site internet : http://www.musee-mariemont.be/
Tous les jours sauf les lundis non fériés, avril > septembre, : 10h > 18h / octobre > mars : 10h > 17h