Textimoov !
La fibre sportive
Inauguré en 2006 par lille3000, Futurotextiles tisse culture et industrie, mode, art et technologie. Il s’agit là de révéler « la diversité du monde textile et ses récentes tendances, à travers une sélection de prototypes et de modèles souvent uniques », souligne sa commissaire, Caroline David. À la veille des Jeux olympiques, cette sixième édition focalise sur le sport, et devient Textimoov !. Ce qui n’a rien d’incongru : « sport et haute couture s’influencent mutuellement depuis une trentaine d’années ». Au Tripostal, l’exposition réunit ainsi les œuvres “sportswear” de stylistes légendaires (tel Thierry Mugler) et celles de jeunes créateurs, déjà maîtres dans l’art délicat du recyclage. Dans le même esprit écoresponsable se dévoilent des fibres novatrices, conçues avec du marc de café, des carapaces de crabes ou du basalte. Outre les tenues officielles des athlètes français pour les JO, signées Stéphane Ashpool et Le Coq sportif, on découvre aussi une collection de sneakers iconiques dénichées par le label lillois LBC (comme la Nike Air Mag “autolaçante” de Retour vers le futur II)… avant de marcher sur la Lune et Mars, mais toujours bien fringués – et fringants !
Les champions du recyclage
Thierry Mugler aurait-il inspiré toute une génération de créateurs recycleurs ? C’est bien possible. Conçu dans un mélange de cuir et de caoutchouc, son Tailleur Pneu (1997) n’est pas à proprement parler de l’upcycling, mais en porte déjà l’esprit. Une voie dans laquelle s’engouffre par exemple la Maison Mourcel et sa collection Hot Couture, dont les pièces ultra-féminines (corsets et lingerie) sont élaborées à partir de tissus chargés en testostérone : des maillots, écharpes ou drapeaux de foot ! Parmi les as du détournement, citons aussi Marianna Ladreyt et ses accessoires ou vêtements créés à partir d’animaux de piscine gonflables. Sans oublier Freaky Debbie, fondatrice de la marque Rework Paris, et ses robes cousues avec des ballons de basket – tout en formes rebondies !
Space Oddity
L’exploration spatiale, c’est bien beau, mais comment s’habillera-ton une fois sur la Lune ou Mars ? Au dernier étage du Tripostal, dans un décor d’alunissage (où s’est posée la soucoupe volante en alu de Ross Lovegrove) Textimoov ! présente quelques vêtements de circonstance, comme la collection Planet de Kunihiko Morinaga. Créées en collaboration avec la Japan Aerospace Exploration Agency, ces combinaisons pour hommes et femmes, gonflées et matelassées, nous protègent de températures extrêmes (jusqu’à – 196°C) en nous offrant un look très “sixties”. Plus critique, la couturière technophile Clara Daguin dévoile une pièce brodée de perles de verre et de micro-leds, entourée d’un nuage de débris… inspirés de nos déchets spatiaux. La tenue idéale pour faire le ménage dans le cosmos.