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Mondes parallèles

Sisyphus (c) Ceslovas Cesnakevicius

Devant les mises en scène oniriques de Ceslovas Cesnakevicius, on a tout de suite pensé aux toiles de René Magritte… et ça n’était pas vraiment original. « J’entends cette comparaison tout le temps ! Mais je l’accepte, c’est même un honneur pour moi », assure le Lituanien, qui cite plutôt le peintre flamand Pieter Brueghel l’Ancien ou l’écrivain Charles Bukowski parmi ses références. La dimension surréaliste, elle, est pleinement assumée. Une pomme comme une maisonnette, un champ de châteaux de cartes, des paysages bucoliques soumis à de drôles de manipulations géométriques… L’artiste distord la réalité avec l’aide d’un petit illusionniste chapeauté, tel un double de lui-même. Il faut dire que, pour cet ancien ingénieur reconverti dans l’art un peu par hasard (en découvrant Photoshop au début des années 2000), « la réalité est absolument relative. Tout dépend de la façon dont nous percevons les choses ». Rassurez-vous, pas de sous-texte politique ici, en cette période où les faits alternatifs tendent à remplacer les consensus scientifiques. Ces images racontent toutes, à leur manière, une histoire. Ceslovas Cesnakevicius les situe au grand air, lui qui enfant aimait se perdre dans l’observation de la nature, cherchait les formes dans les nuages ou les vagues. C’est à partir de ses propres photographies qu’il crée ces mondes drôles, poétiques, mais toujours ancrés dans notre époque. La poire composée de briques qui égaye notre couverture s’inscrit d’ailleurs dans la série Réalité génétiquement modifiée, qui pourrait bien faire l’objet d’une exposition en fin d’année… Voilà qui serait une jolie façon de fêter les 100 ans du surréalisme !

A LIRE ICI / L’INTERVIEW DE L’ARTISTE

Marine Durand

À visiter / cesces.art //  @cesces.art

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