Humain Autonome : Fossiles Mécaniques
Les compteurs à zéro
La voiture n’a plus le vent en poupe. Autrefois symbole de liberté et de puissance, elle est désormais synonyme de destruction de nos écosystèmes. Résonnant avec Chaleur humaine, la triennale “art et industrie” initiée à Dunkerque, cette exposition réunit les œuvres d’une trentaine d’artistes contemporains, et interroge avec malice la “civilisation du moteur” – sans rouler des mécaniques.
Plus qu’un simple moyen de transport, la voiture véhicule tout un imaginaire. Sujet omniprésent dans l’art contemporain, « elle incarne un certain modèle civilisationnel, et même une idée de l’humanité », selon Sarah Ihler-Meyer, l’une des commissaires de cette exposition, qui ausculte justement les fantasmes liés à l’automobile. Un cliché de la Française Laura Henno résume parfaitement ce questionnement : il montre des jeunes gens pensifs derrière la vitre d’une voiture, comme s’ils étaient coupés du monde qui se reflète sur leur visage.
Mécanique implacable
Désormais synonyme de menace écologique, nos engins à quatre ou deux roues furent longtemps symboles de réussite sociale, de puissance, de domination de la nature, de l’espace et du temps. Cette dernière idée est justement mise à mal par Alexandra Bircken. La plasticienne allemande présente à Roubaix une moto dont le châssis a été inversé, adoptant ainsi une forme bestiale, comme indomptable. L’humain n’est donc pas si autonome. La relation avec la machine ressemble plus à une forme « d’interdépendance ». Pour le meilleur et souvent le pire. Le photomontage de Martha Rosler rappelle le véritable prix du pétrole qui nourrit nos moteurs – et donc notre confort. L’image dévoile un intérieur occidental douillet, tandis qu’à la fenêtre s’étale toute l’horreur de la guerre pour l’or noir…
Site internet : http://www.laconditionpublique.com/
mercredi > dimanche, 14h > 18h