Triennale Art & Industrie
Chaleur humaine
C’est entendu, Dunkerque est plus que jamais une terre d’industrie, hier comme aujourd’hui – et sans doute moins que demain. Mais c’est aussi une ville d’art. En témoigne cette triennale, dont la deuxième édition s’intéresse à une indémodable énergie renouvelable : la chaleur humaine.
En 2019, le Frac Grand Large et le Laac osaient un sacré pari : articuler art et industrie lors d’une nouvelle triennale investissant espace public et musées dunkerquois – et au-delà. Après s’être penché sur la notion de “gigantisme”, l’événement s’intéresse cette fois à l’énergie (thème ô combien d’actualité), qu’elle soit source de progrès ou de désastre environnemental, créative ou collective. Réunissant quelque 250 oeuvres réalisées par près de 130 artistes, cette exposition raconte ainsi en huit chapitres une brûlante histoire de l’humanité, depuis les années 1970 et la première crise pétrolière jusqu’à nos jours sombres, marqués par la crise écologique. Où l’on s’interrogera sur la finitude des ressources fossiles et à la transformation de nos paysages, à l’obsolescence de nos objets (les ordinateurs entassés saisis par Valérie Belin) ou la trace que laisse le travail sur l’Homme et son environnement (la série photographique de LaToya Ruby Frazier, Et des terrils un arbre s’élèvera). Et puis, en s’aventurant sur la digue, on découvrira aussi… un immense poulpe en bronze ! Signée Laure Prouvost, cette sculpture tentaculaire figure notre éternel besoin de connexion les uns aux autres – en somme, de chaleur humaine.