Noma Bar
Figures de style
Simple et efficace. Ainsi pourrait-on définir le travail de Noma Bar. Né en 1973 en Israël, installé depuis 20 ans à Londres, ce graphiste et designer est réputé pour ses illustrations offrant une double, voire triple lecture ! Son style épuré a d’ailleurs conquis les plus grands journaux (The Guardian, The New York Times…). « Je suis un conteur graphique, explique l’artiste. Mon “langage silencieux” utilise une palette de couleurs limitée, visant un effet maximal en réduisant les dessins à leurs formes les plus élémentaires ». Jouant avec les contrastes, il entremêle les symboles pour donner un nouveau sens à l’image ou mieux croquer les célébrités, usant d’attributs qui ont bâti leur renommée. Son “Guess Who” s’étend de David Bowie à Audrey Hepburn, en passant par Amy Winehouse dont le portrait est ici esquissé avec une cuillère chauffée à blanc. « Je l’ai réalisé après l’avoir vue errer dans les rues de Camden, défoncée, commente Noma Bar. Son chignon aurait suffi à l’identifier, mais les autres éléments de l’illustration suggèrent ce qui a causé sa chute ». Plus joviale, la bobine de Steven Spielberg adresse des clins d’oeil à E.T., Jurassic Park et Les Dents de la mer, quand celle de Stanley Kubrick réunit quatre de ses films – à vous de les trouver ! Vous aurez sans doute aussi souri devant Jules Winnfield et Vincent Vega de Pulp Fiction, unis pour le meilleur et (surtout) le pire. « Oui, l’humour joue un rôle essentiel dans mon travail. C’est le meilleur moyen de décrire une tragédie, ou même une comédie ». Les deux faces d’une même pièce (la vie, quoi) que Noma Bar confond avec maestria.
A visiter / www.nomabar.com
A lire / L’interview de Noma Bar sur lm-magazine.com
Bittersweet (Thames and Hudson), 400 p., 44 €, thamesandhudson.com