Simon Kerola
Etats d’âme
Onirique. Ici, le terme n’a rien de galvaudé. Même si notre artiste préfère parler de « romance et de mélancolie ». Des sentiments se reflétant dans le regard (pour le moins) absorbé de ses modèles. Allongée sous un écran de télévision antédiluvienne, cette jeune fille par exemple, semble comme absente d’elle-même, telle une statue de cire figée. Les visages sont parfois masqués, par un éclat de lumière, de verre ou par une fleur. « Ils portent des histoires, des secrets. Mais à la fin, c’est à vous d’imaginer les vôtres », glisse le Suédois. Saisies en lumière naturelle, ces scènes convoquent une esthétique surannée (dans les couleurs, les vêtements), nous renvoyant quelque part entre les années 1950 et 1970. Simon Kerola n’a pourtant rien connu de cette époque, étant né en… 1997. Alors, pourquoi ce choix ? « Honnêtement, je n’en sais rien. Cela traduit sans doute une nostalgie, cette idée que les choses étaient “meilleures” auparavant. Lorsque nous étions plus proches de la nature ». Cet autodidacte a justement grandi dans la banlieue de Stockholm, « entouré de verdure » et, pour ne rien gâcher, au contact de la photographie. « Mon grand-père et mon père possédaient tous les deux une belle collection d’appareils ». Il est ainsi âgé de 15 ans lorsqu’il prend ses premiers clichés. Pour autant, Simon ne vise pas la composition parfaite. Il recherche plutôt des lieux suscitant des émotions, un instant spécial, un mirage dans lequel nous perdre davantage.
A visiter : www.simonkerola.com