Simon Kerola
Songes et merveilles
Né en 1997 en Suède, Simon Kerola est un jeune photographe talentueux. Nappés d’une esthétique délicieusement surannée, ses clichés traduisent tout son amour pour la nature, et ses mises en scène mystérieuses (que ne renierait pas David Lynch) stimulent l’imagination comme rarement. Entretien avec un sacré “faiseur d’images”.
Comment en êtes-vous venu à la photographie ? Elle a toujours fait partie de mon environnement. Mon grand-père et mon père possédaient tous les deux une belle collection d’appareils, que je pouvais utiliser à ma guise. A l’âge de 15 ans, j’ai eu envie de commencer à créer. La photographie fut donc un choix naturel. C’est un outil merveilleux.
Comment présenteriez-vous votre travail ? J’essaie de combiner les sentiments de romance et de mélancolie, à travers des contes colorés.
Vous semblez aussi très inspiré par la nature, n’est-ce pas ? Oui, définitivement. J’ai grandi entouré par la nature et j’y passe beaucoup de temps. C’est un élément crucial pour moi.
S’agit-il aussi de délivrer une histoire à travers vos photographies ? Oui, mes images racontent toujours quelque-chose mais, à la fin, c’est vous qui décidez de ce que vous voulez y voir. A l’avenir, j’aimerais d’ailleurs produire des récits plus spécifiques et plus longs, à travers de plus grandes séries d’images.
Les visages semblent également importants. Dans vos images, ils sont parfois masqués ou montrés en gros plan… Oui, car ils racontent des histoires, et cachent aussi des secrets…
Justement, comment choisissez-vous vos modèles ? Très naturellement. Le visage me donne tout de suite l’assise du personnage. Beaucoup de gens me demandent si je les construis comme si j’écrivais un script. Je le fais à un moment donné, mais je lui laisse beaucoup de place afin qu’il se développe de lui-même. La description que j’en livre reste donc toujours très vague.
Une atmosphère surannée se dégage de vos clichés, que ce soit dans les objets, les couleurs, les vêtements … Pourquoi ce choix ? Honnêtement, je ne sais pas, mais cela a sans doute à voir avec la nostalgie, une tentative de connexion au passé, quand les choses étaient alors “meilleures” et que nous étions plus proches de la nature. C’est un rêve, je suppose.
Pouvez-vous nous parler de votre incroyable travail sur la lumière ? Je passe beaucoup de temps à l’observer lorsque je cherche des lieux à photographier, c’est une donnée importante. La lumière naturelle a toujours ma préférence, car elle peut révéler beaucoup de choses.
Quel type d’appareil utilisez-vous ? Argentique ? Numérique ? Les deux. Actuellement, mon préféré est le Contax G2.
Quel est votre processus de création ? Je repère d’abord tous les objets nécessaires, comme les vêtements, puis je cherche le bon visage, superpose l’histoire, et enfin je shoote.
Qu’en est-il du choix des décors ? Je les trouve au terme d’un long travail d’exploration et de documentation. Il me faut en effet dénicher un endroit où je passerai beaucoup de temps : des jours, des semaines ou parfois même des mois. Il ne s’agit pas pour moi de photographier l’image parfaite, mais de trouver un lieu ou un moment provoquant un sentiment spécial, avec lequel je pourrais œuvrer le plus possible.
Quels sont vos projets ? En ce moment, j’attends le froid glacial en Suède, pour de nouvelles séries de photos au pays des merveilles de l’hiver…
A visiter : www.simonkerola.com