Home Exposition La nouvelle BD flamande

Cases à part

Franquin, Hergé, Peyo… Question BD, les Wallons ont longtemps tenu la corde, avant que Metal Hurlant ou (à Suivre) chahutent nos petites cases, dans les seventies. Mais depuis le début du millénaire, une nouvelle vague est apparue, cette fois côté flamand. Le CBBD nous la révèle à travers une vaste exposition collective.

« On constate depuis une quinzaine d’années un vrai renouveau de la BD flamande, qui était auparavant plus familiale, telle Bob et Bobette », explique Tine Anthoni, co-commissaire de cet accrochage. Celui-ci consacre 18 jeunes talents, pour autant de sections. Ils n’ont pas grand-chose en commun, si ce n’est d’avoir émergé dans les années 2000, et conquis le monde. Comment ? Grâce à la naissance en 1998 de la première formation d’auteurs en néerlandais (Sint-Lukas). Et surtout la création d’une commission BD au sein du fonds flamand des lettres, en 2002. « Il a accordé des bourses, soutenu la promotion et traduction à l’étranger, en français, italien, chinois… ». Ça aide, forcément.

Peinture flamande

Mais par quoi se caractérise cette nouvelle BD flamande ? « D’abord par un humour sans tabou ». Citons la série Dickie de Pieter De Poortere, passé notamment par Fluide Glacial. Qu’il s’aventure dans l’espace ou à Hollywood, le personnage à tête de Playmobil du Gantois manie l’absurde à la perfection… sans texte ! « Une autre particularité de cette génération est d’affronter des sujets graves, à travers le roman graphique, représenté par exemple par Judith Vanistendael ». La Bruxelloise fut remarquée lors du dernier festival d’Angoulême avec La Jeune fille et le Nègre, mettant en scène les amours contrariées entre une femme blanche et un réfugié politique togolais, ou encore David, les femmes et la mort, qui abordait… le cancer. Enfin, il y a ceux qui se démarquent par un graphisme époustouflant. « Oui, il est parfois difficile de parler de planches, certains exécutent de véritables tableaux ». Citons Simon Spruyt, capable de raconter une histoire avec une seule couleur (le bleu dans Junker. Blues de Prusse). Et, bien sûr, Brecht Evens. Entre figuration et cubisme, sans case ni bulle, à la gouache ou l’aquarelle, ce Gantois s’inscrit plus dans les pas des grands maîtres que ceux des bédéastes (d’ailleurs, il cite Matisse ou Picasso plutôt que Hergé). Car, c’est bien connu, les Flamands… osent.

Julien Damien
Informations
Bruxelles, CBBD

Site internet : http://www.cbbd.be

Tous les jours (sauf lundi) de 10 à 18 heures.

19.09.2017>03.07.2018tous les jours : 10 h > 18 h, 10 > 3,50 €
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