Geneviève Claisse
Creuser l’abstrait
Pourquoi copier le réel ? La photographie et le cinéma s’en chargent parfaitement. Née il y a un siècle, l’abstraction géométrique offre une nouvelle vision du monde matériel que l’art figuratif ne peut plus rendre. Ici, point de références à la nature : la forme, la ligne et la couleur deviennent un langage universel, popularisé par Auguste Herbin et son alphabet plastique. Le Musée Matisse consacre une autre grande figure de cet art : sa petite-nièce, Geneviève Claisse.
Née en 1935 dans le village de Quiévy, comme Herbin dont elle se découvre parente sur le tard, Geneviève Claisse a toujours eu du monde la même vision : géométrique. « Ecolière, j’étais déjà abstraite », dit-elle. Son oeuvre non-figurative tourne autour du cercle et du carré, qu’elle contracte, éclate, combine ou dont elle efface le trait pour ne laisser que la trace. Une rigueur mise en mouvement par l’utilisation de couleurs pures – puis le noir et blanc – dans un équilibre entre discipline et liberté artistique. Geneviève Claisse cherche, non pas à copier le monde, mais à le recréer. Y déposant ses émotions dont « beaucoup de joie », selon Patrice Deparpe, commissaire de cette exposition. Après Herbin puis le Lillois Dewasne, le Musée Matisse célèbre celle qui lui donna 12 oeuvres. Ce parcours en rassemble 80,« des premiers croquis réalisés dans les années 1950 jusqu’aux pièces les plus récentes ». Pour l’occasion, l’artiste a conçu une installation in situ, en forme de cercle, qui permet de découvrir son travail par le début ou la fin. Le temps, lui aussi, est remis en question.
Site internet : http://museematisse.lenord.fr
MUSEE OUVERT TOUS LES JOURS de 10h à 18h, sauf le mardi le 1er janvier, le 1er novembre et le 25 décembre.