Une Pointe d’amour
À bras le cœur
Mélanie, avocate en fauteuil roulant et atteinte d’une maladie incurable, quitte tout pour vivre une drôle d’expérience en Espagne : faire l’amour pour la première fois dans un bordel inclusif. Accompagnée de Benjamin, son ami tétraplégique secrètement amoureux d’elle, et de Lucas, son client tout droit sorti de prison, elle se lance dans un périple à la conquête de sa sensualité.
Avec Une Pointe d’amour, Maël Piriou bouscule les codes en signant une comédie romantique audacieuse et humaine. Ce n’est pas juste un film sur l’amour ou la maladie, mais une célébration de la vie. La liberté de ton frappe le spectateur dès les premiers plans, où l’humour absurde flirte avec les dialogues crus et les émotions. La force du long-métrage réside dans sa portée inclusive, loin des stéréotypes, sans jamais sacrifier son sujet sur l’autel de la légèreté. Le réalisateur aborde sans détour la sexualité des personnes en situation de handicap en évitant l’écueil du pathos. Mélanie n’est pas une malade à plaindre, plutôt une femme libre, drôle, revendiquant son corps et ses désirs. Et c’est bouleversant de justesse.
Ouvrez le van
Le trio formé par Julia Piaton (Mélanie), Quentin Dolmaire (Benjamin) et Grégory Gadebois (Lucas) fonctionne à merveille. Ce dernier, dépressif, incapable de dire non, maladroit et attachant, est un pilier du récit. Il pousse les autres à s’assumer et trouvera une réelle vocation. Le road trip devient alors une métaphore du lâcher-prise. On rit beaucoup, on pleure un peu et, surtout, on en sort avec le cœur gonflé. La mise en scène capte les silences, les regards, les non-dits. Au fil du voyage, le van orange, un peu délabré et véritable quatrième personnage de ce périple, devient le cocon d’une libération pour les trois protagonistes. Bien que la fin soit prévisible (la sacro-sainte happy end), Une Pointe d’amour est un film profondément vivant, qui roule sur les clichés.
De Maël Piriou, avec Julia Piaton, Grégory Gadebois, Quentin Dolmaire… Sortie le 30.04







