Les Femmes au balcon

Dès les premières minutes, le ton est donné : une dame se révolte contre son mari violent et le tue. Pour son deuxième long-métrage (après Mi iubita, mon amour), Noémie Merlant livre une œuvre subversive où les femmes reprennent le pouvoir et n’hésitent pas à se salir les mains, en trucidant les hommes coupables de violences sexistes et sexuelles. Loin de l’énième pochade pseudo-engagée, qui finalement tourne en dérision le sujet défendu, Les Femmes au balcon attaque le problème de front en mêlant comédie, horreur et fantastique. Ce mélange de genre autorise un certain décalage pour affronter des thèmes graves (et ô combien actuels), notamment lorsqu’il est question du fantôme d’un violeur. Celui-ci ne pourra reposer en paix qu’après avoir reconnu son crime…

Métaphore de l’émancipation

Visuellement, le film détone tout autant. Nourri de références, il renvoie aux couleurs saturées chères à Pedro Almodóvar, au cinéma d’épouvante japonais, sans oublier un clin d’œil à Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock, avec ces personnages s’observant d’un balcon à l’autre… Noémie Merlant flirte en permanence avec le mauvais goût et le burlesque. Un choix totalement assumé, permettant à ses héroïnes de se libérer des diktats de la bienséance et de la délicatesse qui leur est souvent imposé. En définitive, Les Femmes au balcon tend un miroir à une société où la domination masculine demeure omniprésente. Un résultat à la fois grinçant et profondément cathartique.

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A LIRE ICI / L’interview de Noémie Merlant

© Kit Harrington