Crossing Istanbul
En quête d'identité
Lia, professeure géorgienne à la retraite, s’est promis de retrouver sa nièce Tekla, disparue depuis longtemps sans donner de nouvelles, afin d’exaucer le souhait de sa sœur, récemment décédée des suites d’une maladie. Flanquée d’un jeune voisin en mal d’aventure, cette quête la mène à Istanbul, entre espoir et mirage, acceptation de soi et de l’autre…
Les ingrédients d’un grand film humaniste sont là : une promesse qui déclenche un voyage improvisé au possible (sans bagage ni vêtements de rechange), une dame heurtée par la vie qui finit par s’attacher à un improbable compagnon de route… Le tandem est touchant et le décalage entre générations s’estompera au fur et à mesure de l’aventure. À cela s’ajoute la présence en contrepoint d’Evrim, avocate trans et militante. Quel rôle jouera-t-elle dans l’affaire ?
À la recherche du temps perdu
Austère, las, obstiné et au fond plein d’ardeur, le personnage de Lia offre à Mzia Arabuli un très beau rôle de femme mûre, rappelant celui de Katharine Hepburn dans Summertime ou, plus proche de nous, celui de Gloria de Sebastián Lelio. Que cherche-t-elle à rattraper au juste ? Sa jeunesse ? Son insouciance ? Au contact d’étrangers et d’une autre langue, il s’agit de se réinventer, de retrouver une certaine soif de vivre. Entre un plan séquence magistral à bord d’un ferry et quelques fausses pistes, cette traversée tient du rêve éveillé. Levan Akin (Et puis nous danserons, 2019) met à l’honneur la mégapole turque. La caméra virevolte au gré de ses quartiers, sa population bigarrée. Outre le propos politique sous-jacent, c’est une invitation à se perdre dans une ville labyrinthique et flamboyante, à l’image de cette communauté homosexuelle et transgenre à laquelle, semble-t-il, Tekla appartient…
De Levan Akin, avec Mzia Arabuli, Lucas Kankava, Deniz Dumanl… Sortie le 04.12