Rafael Alejandro
Il était une fois en Amérique
Né à Cuba, installé aux États-Unis depuis 2016, Rafael Alejandro n’aime rien tant que le mélange des genres. Dans ses collages numériques, il télescope pop culture et mode, art contemporain et design, photographie et dessin… « Je travaille avec des techniques mixtes, en mariant des photos à des illustrations, confirme l’intéressé. Je mêle aussi les textures, couleurs et formes, fusionnant le tangible et l’imaginaire pour déployer de nouveaux récits ». Quitte à jouer avec les proportions, à l’instar de ce portrait de feu-Sinéad O’Connor, tout en énergie et fractures – ce crucifix brisé entre ses rangers. En creux, ses oeuvres esquissent également un bel hommage au pays de l’oncle Sam. Une nation divisée comme jamais mais qu’il saisit dans toutes ses dimensions, avec ses cow-boys et sa culture hip-hop, ses santiags et ses sneakers. « J’ai vécu entre Miami, New York et le Texas, mes images reflètent les diverses influences de ces lieux », confie l’artiste, dont le syncrétisme n’est pas sans rappeler celui de Beyoncé, qui s’est réappropriée la musique country pour (tenter de) réconcilier les Américains. La superstar est d’ailleurs représentée dans ce portfolio dans toute sa démesure, avec des jambes quasi interminables, un gigantesque chapeau et des doigts revolvers – prête à dézinguer les fâcheux. S’il use d’une palette vibrante, Rafael Alejandro ne craint pas non plus d’utiliser le blanc. « C’est même un élément essentiel. Cette teinte crée un contraste et en même temps un équilibre dans mes compositions ». Le résultat, lui, n’en est que plus renversant.
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