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Silence is Loud

(HIJINXX / Island Records)

Où l’on évoque à nouveau le Hardcore Continuum, concept cher à Simon Reynolds pour désigner la musique électronique britannique issue de la culture rave : drum & bass, jungle, garage, 2-step, grime… Née à Bradford, élevée à Leeds et plongée dans le bain dès la naissance (ses parents organisaient des sound-systems), Nia Hunt gagne Manchester vers 16 ans pour y découvrir le milieu rave. Les beats déstructurés de la jungle la font tomber en… syncope. Composant elle-même, et s’adjoignant les services d’Ethan P. Flynn (David Byrne, FKA Twigs), la voici confrontant les breakbeats à un format et des mélodies pop. Mariage de la carpe et du lapin ? Eh bien non, tout tient parfaitement en équilibre ! Mieux, l’ensemble ne tourne pas à la formule ou au recyclage d’une (très) bonne idée. Outre des bangers frappadingues (l’ouverture Silence is Loud, qui ravira les amateurs d’hyperpop) et des pop songs à la fois sucrées et énervées (Nightmares, Cards on the Table), Nia Archives renoue avec les racines jamaïcaines de la bass music (l’excellent Forbidden Feelingz) et signe, avec Blind Devotion, une merveille souljungle. Imaginez Amy Winehouse dans un sound-system, et vous aurez une petite idée du miracle.

Thibaut Allemand
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