Quoi de neuf ?
OMD, Kim Wilde, Véronique Sanson & Paul Young
Si vous pensez qu’un musicien a tout dit dans son premier album, passez votre chemin. Ici, on s’intéresse aux artisans qui, dix mille fois, remettent l’ouvrage sur le métier. Ces quatre noms font partie de notre décor – de celui de nos parents ou grands-parents, parfois. On en écoute toujours certains, on a en oublié d’autres, on a même essayé d’en réhabiliter mais, que voulez-vous, c’est parfois au-dessus de nos forces. Revue des troupes.
Orchestral Manoeuvres In The Dark
La vie est injuste, et OMD toujours dans l’ombre. En dépit de tubes insensés (Enola Gay, Electricity, Souvenir, on en passe), nos pionniers techno pop n’ont jamais obtenu la reconnaissance de, au hasard, New Order ou Depeche Mode. Il faut dire qu’entre Peter Hook et ses bons mots ou Dave Gahan et sa farandole d’OD, Andy McCluskey et Paul Humphreys faisaient pâle figure. Trop sérieux. Trop occupés à sonder les coeurs et les âmes des synthétiseurs. N’empêche, le tandem, aidé de quelques amis, a signé une quinzaine d’albums inégaux, certes, mais animés d’une foi inextinguible en la technologie. Grâce leur soit rendue, et tant pis pour la gloire !
>> Bruxelles, 15.02, Cirque royal, 20h, complet !, cirque-royal-bruxelles.be
Kim Wilde
Qui dit Kim Wilde, dit Kids In America. C’est pavlovien. Il y eut d’autres cartons (Cambodia, évidemment) et, surtout, une drôle de carrière. Cette Anglaise, hâtivement comparée à Debbie Harry, publia des albums toujours dans l’air du temps et en même temps à la marge. Entourée de son père et de ses frères musiciens, Kim Wilde n’a jamais signé de disques absolument parfaits, mais on trouve chez elle une forme de labeur, d’honnêteté et de véritable joie de chanter qui forcent le respect.
>> Roubaix, 11.02, Le Colisée, 19h, 62 > 40€, coliseeroubaix.com + Louvain, 09.04, Het Depot, complet ! // Deinze, 13.04, Brielpoort, 19h, 42€ // Anvers, 15.04, Stadsschouwburg, 20h, 65 > 45€
Véronique Sanson
Ah, Véro ! An acquired taste, comme disent les Anglais. En d’autres termes, un goût qui s’acquiert. Il faut en effet accepter cet insensé falsetto. Ceci accompli, c’est Byzance ! Véronique Sanson a passé les seventies à aligner des classiques (Chanson sur ma drôle de vie, Une Nuit sur son épaule…) et les décennies suivantes à signer des oeuvres plus que dignes. Son legs conséquent (Pharaon de Winter, Jeanne Cherhal) et parfois encombrant (Juliette Armanet) est à l’image d’une vie et de mélodies mouvementées.
>> Bruxelles, 22.02, Cirque royal, 20h, complet !
Paul Young
Soyons honnêtes. On n’a jamais eu grand-chose à faire de Paul Young (sauvons seulement Love of the Common People). L’homme a du coffre, une voix soul et puissante, mais a toujours manqué de discernement dans le choix de ses productions. Ses premiers albums accumulent les tics eighties : le son de caisse claire, la basse fretless… On aurait pu espérer que le Britannique tende vers un son plus brut, mais non. Les disques s’enchaînent et se ressemblent, comme coincés dans une faille spatio-temporelle. Étrange !
>> Anvers, 22.02, De Roma, 20h, 30/28€, deroma.be