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God Games

(Domino)

Sept ans après Ash & Ice, le duo anglo-américain est de retour avec un sixième album. Quoi de neuf sous le soleil de Los Angeles ? A priori pas grand-chose, surtout à l’écoute du morceau d’ouverture, New York, qui résume à lui seul tout ce qui a construit le succès des Kills : une boîte à rythmes, une guitare électrique et une voix. Les déflagrations fuzz de Jamie Hince enrobent le timbre envoûtant d’Alison Mosshart, dans des chansons à l’os qui touchent en plein cœur. Pour autant, au fil de ces douze titres se révèle peu à peu une instrumentation plus riche, nourrie de cuivres et d’échos électroniques, à l’image de Love and Tenderness qui rappelle le trip-hop de Portishead. Les moments de douceur (My Girls My Girls) et de rage rentrée (Wasterpiece) s’enchaînent tranquillement. Surgit alors ce qui semble, à notre sens, l’un des sommets du disque, et sans doute la chanson la moins “killsienne” du groupe : Blank. Soit une ballade au piano rythmée par des battements de cœur et portée par la voix d’Alison Mosshart, tout en puissance et élégance, dont les envolées lyriques évoquent (toutes proportions gardées) Lana Del Rey. Ou comment se réinventer tout en restant soi-même.

Julien Damien
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