Annabelle Ariane
Sur le fil
Entre le graphisme et la musique, le cœur d’Annabelle Ariane a toujours balancé. Directrice artistique depuis 15 ans, cette native du Mans installée à Nice a mis à profit le temps suspendu du confinement pour mettre de l’ordre dans ses passions. Les concerts n’ayant plus lieu, elle s’initie à la tablette, pour se « vider la tête ». Difficile d’imaginer que derrière ses portraits léchés, aux tonalités harmonieuses (« sans jamais plus de trois couleurs ») il y a une expérience de seulement trois ans. Ses visages au regard franc soutiennent une grande variété de styles, déclinés selon l’humeur de l’artiste. Laquelle prend soin de thématiser ses collections, entre esthétique du rêve, repères urbains et codes grunge des années 1990. Une constante, cependant : les deux points noirs sur les joues des personnages, inspirés du maquillage de la reine Amidala dans Star Wars. « Je suis une geek dans l’âme, et la pop culture a été un moteur pour débuter dans le dessin », dit-elle. Son trait sensible lui vient sans doute de son grand-père, peintre et professeur d’arts plastiques, qui a été le premier à choisir le pseudonyme Ariane, en référence à Thésée et au fil directeur que l’on se choisit dans la vie. La jeune maman espère transmettre cette tradition à ses deux enfants. En attendant, c’est dans l’édition qu’elle voit son avenir. Cette année, elle a illustré une dizaine de livres, des affiches d’opéra et pochettes d’album. Exposer ? Pourquoi pas. Mais les réseaux sociaux restent son médium de prédilection, comme une « galerie ouverte sur le monde » – et qu’on n’a pas fini de visiter.
À visiter / anaariane.com // Sur Instagram : @anaariane.illu