Les Nuits secrètes

Les Nuits secrètes ont bien évolué depuis l’an passé, n’est-ce pas ? Oui, le festival avait besoin d’espace. Surtout pour accueillir le public plus confortablement. Ce nouveau format reflète aussi les deux identités de l’Avesnois : son côté industriel avec la scène de l’Eden, qui est une ancienne usine, et puis la nature, le bocage avec la grande prairie sur laquelle est désormais installée la Grande scène. Le scénario a bien fonctionné, donc on le poursuit ! Le site sera pour l’essentiel identique à celui de l’an dernier mais avec de petits aménagements, on ira encore plus loin sur la scénographie…

C’est toujours risqué de changer de formule, non ? L’an passé, les gens avaient la banane, mais ce n’est jamais évident. C’est comme si c’était un nouveau festival ! Certes, on peut aujourd’hui accueillir plus de monde, mais pas on n’est dans une logique exponentielle. Le festival conserve son caractère authentique et local. C’est avant tout une expérience artistique et sociale, humaine en somme. Surtout, nous conservons nos valeurs, nos engagements, avec la restauration par exemple : on fait attention à ce qu’on sert dans les assiettes, on fonctionne en circuit court, avec des bières locales…

Comment avez-vous conçu cette édition ? Comme une grande fête. On est ravis de recevoir à nouveau Angèle, programmée en 2018 à l’Eden et cette fois sur la Grande scène. Lomepal aussi, qu’on avait aussi reçu il y a cinq ans. C’est un artiste exceptionnel, entre le rap et la chanson et, au-delà de son succès, il est très exigeant, à l’image des Nuits secrètes. A côté des têtes d’affiche, on compte aussi pas mal de signatures originales et de concerts exclusifs comme ceux de Ben Böhmer, Boris Brejcha, Tamino…

Ménagez-vous toujours un équilibre entre têtes d’affiche et découvertes ? Oui, c’est une programmation à la fois populaire et pointue. Parallèlement aux grands noms, on découvre des artistes comme les Russes de Little Big, Johan Papaconstantino, les punk-rockeuses de Lambrini Girls ou les papys d’ Orchestra Baobab, le Buena Vista Social Club du Sénégal ! On ouvre d’ailleurs le festival avec leur soul africaine, ça donne le ton d’un week-end faisant la part belle à la diversité. On essaie enfin de jouer un rôle de tremplin en soutenant des artistes du coin comme Lydsten, Sto, Supa ou les Belges de Tukan.

Quels seraient les moments forts ? Je suis impatient de voir Sofiane Pamart derrière son piano sur la Grande scène. Hania Rani, en parcourt secret, promet aussi un sacré concert. Et puis, parmi tous ces noms, on compte une star internationale : Romy, la chanteuse de The xx ! Ses titres sont à la croisée de la dance et de l’intime, emplis de couleurs, à l’opposé de la noirceur de The xx.

Cette année on note aussi la présence d’Aymeric Lompret. Pourquoi ? En fait, il était déjà là l’an passé… mais dans le public ! On s’est croisés par hasard et je l’ai invité à participer à cette édition, ça s’est fait de manière très simple. Il ne s’agissait pas de le programmer sur la Grande scène et de le mettre en difficulté, car ce n’est jamais facile pour un humoriste de jouer devant un public debout. On a donc construit un parcours secret avec lui, le dimanche. Ce type d’invité nous correspond bien. Et puis ça me plaît d’avoir Aymeric Lompret et Angèle dans le même festival…. avec 150 kilos de croque-maroilles !