Marcel le coquillage (avec ses chaussures)
Une perle
À rebours des blockbusters d’animation signés Pixar, Disney et consorts, Marcel le coquillage (avec ses chaussures) détonne par sa simplicité technique et, surtout, sa malice. Entre prises de vue réelles et stop-motion, l’Américain Dean Fleischer Camp sert un récit d’une grande poésie, soit l’histoire attendrissante d’un mollusque qui a perdu sa famille…
Marcel, adorable coquillage, vit seul avec sa grand-mère Connie depuis le départ des occupants de leur maison Airbnb… qui ont emmené avec eux le reste de sa communauté en quittant les lieux. Leur vie bascule lorsque Dean, réalisateur de documentaires, les découvre en emménageant. Leur nouveau colocataire poste une vidéo du mollusque qui devient virale, offrant à Marcel un nouvel espoir de retrouver sa famille… Voilà pour l’histoire du film. La création de ce personnage est tout aussi rocambolesque.
Naissance d’un héros
Tout commence en 2010, lorsque Dean Fleischer Camp et son ex-femme Jenny Slate (voix du coquillage) confectionnent cette mascotte pour seulement six dollars, afin de réaliser quelques courts-métrages. De la pâte à modeler, des chaussures de Polly Pocket, un œil en plastique… Le coquillage le plus populaire de la toile était né. Ses vidéos devenues virales, l’Américain décide de le porter à l’écran des années plus tard. Et c’est peu dire que Marcel illumine aujourd’hui les salles obscures. Touchant par sa candeur et sa drôlerie, le très bavard mollusque s’adapte comme il peut au monde des humains. Pour cela, il déborde d’ingéniosité, se sert d’une balle de tennis pour se déplacer, d’une tranche de pain de mie en guise de lit ou joue de la musique en soufflant dans des pâtes torsadées. Tourné comme un faux documentaire, le film brille par son humour et l’habileté de sa mise en scène. Nommé aux Oscars et aux Golden Globes (entre autres), cette œuvre artisanale fait souffler un vent de fraîcheur sur le cinéma d’animation. Du beau bulot !
De Jean Fleischer Camp, avec lui-même, Jenny Slate et Isabella Rossellini. En salle