Legoland
La brique, c'est chic
Copenhague a sa sirène, et Billund ses Lego ! Depuis sa création en 1968, le parc d’attractions danois casse toujours des briques. Preuve en est, il ouvre pour la première fois ses portes à Noël, et s’offre un sapin culminant à dix mètres de haut – tout en Lego, évidemment. À l’heure où la société créée par Ole Kirk Christiansen annonce la construction de son 14e parc dans le monde pour le printemps 2027, à Charleroi (!), sur l’ancien site de Caterpillar, on est allé se balader dans les allées du site historique. Suivez le guide.
Au pays d’Andersen, l’histoire de Legoland ne pouvait tenir que du conte de fées, soit un récit qui commence mal et finit bien. Il y a près d’un siècle, Ole Kirk Christiansen, menuisier de Billund né dans une famille de paysans pauvres, affronte la faillite de sa société, détruite par un incendie. Bon an mal an ce veuf, père de quatre garçons, reconstruit son atelier de vente de meubles et d’ustensiles de cuisine… mais la récession passe par là. Il doit diversifier sa production et se lance alors dans la conception de jouets, d’abord en bois puis en plastique. L’entreprise Lego (issu de “leg gotd”, soit “joue bien” en danois) voit le jour. Grâce au soutien de son fils, Godtfred, la brique emboîtable apparaît en 1953. À la mort du père en 1958, le rejeton reprend même le flambeau. En 1961, celui-ci finance et inaugure l’aéroport. Sept ans plus tard, la curiosité du public pour l’usine grandissant, il monte une exposition hors-les-murs, qui ne fermera jamais ses portes. C’est l’avènement de Legoland…
Mini-mondes
Deux générations et 75 millions de briques plus tard (« vous n’y croyez pas ? Venez les compter ! », lance avec malice Kasper Tangsig, le chargé de communication), le parc est devenu un passage obligé pour les Danois, qui représentent environ 50% du public. Le lieu attire aussi de nombreux voisins allemands, suédois et norvégiens. La plupart des visiteurs sont des familles avec enfants, et bien sûr une foule de passionnés. « Je suis fan ! J’ai entraîné ma copine ici. Il fallait absolument que je vois où tout a commencé », témoigne Manuel, trentenaire portugais perché à 36 mètres du sol dans la tour d’observation Legotop, qui offre un panorama de choix. Legoland est ainsi divisé en dix zones thématiques.
Miniland en est le coeur, et fut la toute première attraction, avec son petit train touristique qui en fait le tour. Elle reproduit à une échelle 1/20 des sites mondiaux illustres, comme le quartier Nyhavn, à Copenhague, le centre d’Amsterdam ou la Tour Eiffel. Aujourd’hui encore, les équipes élèvent brique après brique ces décors fouillés aux scènes animées. Mini boats en est une sorte d’extension. Au fil de l’eau, installés dans de petites barques, les visiteurs traversent la planète en côtoyant les versions miniatures du Taj Mahal ou l’opéra de Sydney.
Matière à réflexion
On se balade, mais on s’active aussi ! Ici, le jeu de construction se manipule jusque dans les files d’attente. Pendant que les parents dégustent leur Smørrebrød (sandwich danois) les petits inventent avec les briques à disposition. Dans la bien nommée Brick Street, des espaces dédiés bigarrés (Legoland Gallery, Duplo Fun…) invitent à la créativité. Plus loin, Legoredo River et Arctic Icebreakers sont constamment pris d’assaut. « Regardez comme ils s’amusent !, dit avec joie Pia, une mamie danoise. Notre fils a 40 ans. Ses enfants et lui adorent ce jeu. Quand ils ont déménagé, il a fallu déplacer 30 boîtes pleines ». Pendant ce temps, ses moussaillons jettent à l’eau les bateaux fraîchement réalisés et admirent leur dérive dans un petit canyon. On rêve, on s’amuse… et on réfléchit. Car pour Lego, il s’agit d’apprendre en jouant. Trafikskolen est par exemple une école de conduite. Après quelques explications multilingues, les conducteurs en herbe gagnent leur mini-voiture arborant le drapeau de leur pays.
Reconstruction
Legoland Billund ne se contente pas d’être le parc historique, il assume pleinement son aspect hors du temps. Les innovations sont bienvenues, comme le récent Emmet’s Flying Adventure (soit un film 4D avec écran géant et fauteuils mobiles) mais cohabitent avec les classiques montagnes russes, la maison hantée et autres aquariums. Aujourd’hui, le site s’étend sur près de 15 hectares et pousse la ville, Billund, à se remettre en question : les travaux d’embellissement envahissent le centre-ville. Pour sûr, ils ont une brique dans le ventre ces Danois !
À visiter / www.legoland.dk