Lines & Tracks
Le train en marche
Dans le cadre du festival Europalia2021 fut désignée par le Parlement européen “année du rail”, mais c’est bien le Centre de la gravure et de l’image imprimée qui nous fait préférer le train ! Programmée dans le cadre du festival Europalia, à la Louvière, cette exposition retrace l’histoire du réseau ferroviaire belge. 140 affiches, issues pour la plupart de la SNCB, témoignent de l’évolution d’un moyen de transport dans le vent à l’heure du dérèglement climatique, tout en dévoilant une belle palette de styles. Allez, on embarque.
Petit rappel historique : la première ligne ferroviaire du Royaume fut inaugurée le 5 mai 1835, entre Bruxelles et Malines. La Belgique est ainsi le deuxième pays où circule un train, après l’Angleterre, mais le premier du continent européen – eh oui ! « Le réseau relie les grands centres industriels, puis le transport de marchandises s’ouvre peu à peu à celui des personnes les plus aisées, avant de se démocratiser », résume Daphné Gozlan, responsable des collections au Centre de la gravure et de l’image imprimée. Les publicités apparaissent un an plus tard. « Elles sont d’abord purement typographiques et revêtent un caractère informatif ». L’illustration surgit dans les années 1860. Le tourisme se développe, il faut allécher le chaland avec des affiches peintes ou dessinées.
Correspondances graphiques
Le progrès est en marche. Les locomotives roulent à la vapeur, au diesel puis à l’électricité, ce dont témoignent les toiles tout en lumière et mouvement du Bruxellois Armand Massonet, l’un des rares artistes à assumer cette activité « alors jugée peu valorisante, donc rarement signée ». Les affiches sont elles typographiées, lithographiées avant d’être produites en masse grâce à l’impression offset. L’exposition retrace cette double évolution tout en offrant un voyage à travers l’histoire de l’art. On côtoie l’Art nouveau, le cubisme, l’expressionnisme, voire l’abstraction – Pierre Alechinsky s’est d’ailleurs prêté à l’exercice. « Au fil du temps l’affiche est simplifiée, plus géométrique, tandis que la photographie apparaît ». Les mœurs aussi évoluent. Nous sommes à l’heure du choc pétrolier de 1974. La SNCB vante le chemin de fer comme un moyen de transport économique et… écologique. Julian Key s’évertue par exemple à faire préférer le train aux automobilistes par le biais de gigantesques publicités placardées sur l’autoroute, représentant un cygne voguant sur les rails comme sur de l’eau. Les dernières images du parcours, datant de nos jours, nous enjoignent désormais de porter le masque. Les temps changent… Le train, lui, n’a pas fini de s’afficher.
Site internet : http://www.centredelagravure.be
du mardi au dimanche de 10h à 18h