Jungle
L'esprit collectif
En 2022, on peut craindre que le Brexit et le coronavirus continueront à jouer les garde-frontières zélés, nous empêchant de profiter de ce que le Royaume-Uni a de meilleur. Sans aucun test PCR, l’album de Jungle a su se frayer un chemin jusqu’à nous. Espérons qu’il nous parvienne au plus vite dans sa version scénique.
Nous le rappelions dans ces colonnes au moment de la parution de Loving in Stereo, Jungle est le projet des deux rusés producteurs Josh Lloyd-Watson et Tom McFarland qui, dès le départ, ont choisi de s’effacer derrière la luxuriance du collectif. Soit une meute de musiciens et de danseurs habilement mis en scène dans des vidéos aux chorégraphies léchées. Cet amalgame de talents prend toute sa substance en concert. Point de praticable esseulé au milieu d’un large plateau sur lequel se tiendraient deux beatmakers en plein egotrip ici. Plutôt un équipage qui occupe toute la largeur de la scène. En mai, le cadre monumental de Forest National ne sera donc pas disproportionné pour les élans groovy des Britanniques. On peut s’attendre à une restitution in extenso d’un vaste panorama initié en 2014, soit une soul pleine d’allant, saupoudrée d’euphorie disco et d’accents hip-hop. Pour cette tournée un brin retardée, les Londoniens ont convié Priya Ragu. La Zurichoise s’est révélée avec une pop cosmopolite (entre percussions indiennes, rap et rythmes caribéens) et le titre magnétique Good Love 2.0 playlistée dans Fifa 21. En attendant des jours meilleurs, on se repassera en boucle son album, Damnshestamil, très bon remède contre la morosité.
Bruxelles, 31.05, Forest National, 20h, 35€, forest-national.be (report du 29.01)
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A écouter / Jungle Loving in Stereo (Caiola Records) |
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Priya Ragu Damnshestamil (Warner) |