L’Âge d’or, une épopée politique
Cases à part
Il était une fois, au château du bois d’Armand, un roi mourant veillé par sa fille aînée, la princesse Tilda. Soudain, un complot l’écarte de la couronne au profit de son frère cadet. Exilée, la jeune femme tentera de reconquérir sa place pour sortir son peuple de la misère… Un tel pitch peut-il servir une belle exposition ? Sans aucun doute.
Avec L’Âge d’or, le tandem Cyril Pedrosa-Roxane Moreil a transformé une intrigue classique en une fresque merveilleuse, une fable politique voire une uchronie féministe. Succès public et critique, ce diptyque s’emparait d’un Moyen Âge légendaire pour aborder des questions contemporaines. Dans la forme, Pedrosa s’inspirait de diverses techniques : fresque, tapisserie, enluminure, vitrail et retables médiévaux, qui font circuler un même personnage dans une seule image. À la Maison de la culture d’Amiens, ce savoir-faire est révélé au sein de quatre espaces. Nous voici plongés dans ces décors et paysages profonds. Une soixantaine de planches originales et de reproductions traduisent le souci du détail et les recherches des artistes. Projets de scénario, construction des personnages ou story-board côtoient des pièces des XVe et XVIe siècle et reproductions de chefs-d’oeuvre médiévaux. En sus, sont décryptés les thèmes du récit : éco-féminisme, ZAD, pouvoir et ses dérives. Enfin, le jazzman Edward Perraud glisse quelques notes bleues pour accompagner un accrochage qui sort décidément des sentiers battus !