Matières sensibles
Enjeux de société
Initiée par l’Institut français, la saison Africa favorise à travers tout l’Hexagone un dialogue artistique entre l’Afrique et le vieux continent. À Roubaix, la Condition Publique a donné carte blanche au collectif ghanéen Exit Frame. Parmi une multitude d’événements, l’exposition Matières sensibles dévoile les œuvres d’une quinzaine de créateurs contemporains.
Ils sont originaires du Maroc, de Tanzanie, du Congo… mais tous partagent une même ambition : dessiner l’Afrique d’aujourd’hui, dans toute sa diversité. Au sein de la galerie Coucke, le sofa en matériaux de récupération du Malien Cheick Diallo côtoie par exemple le jeu vidéo du Ghanéen Akwasi Bediako Afrane ou les peintures abstraites et incrustées de tissus de l’Ethiopien Tegene Kunbi. « Cette exposition démonte les stéréotypes liés à notre art en multipliant les canaux : vidéo, sculpture, son…, énumère le commissaire, Kwasi Ohene-Ayeh. Mais au fond peu importe le medium, seule compte la sensibilité des artistes, cette conscience d’appartenir à un monde globalisé tiraillé par une pluralité d’enjeux ».
Transcontinental
Il est ici question d’identité, de technologie, de politique…et parfois tout cela en même temps, à l’instar de la vidéo de Bianca Baldi. La Sud-Africaine s’intéresse aux superpouvoirs de la seiche, passant à l’envi du noir au blanc. A travers cette allégorie, l’artiste met en scène avec malice la question, ô combien sensible dans son pays, de la couleur de peau… En sortant de l’exposition, on découvre sous la grande verrière de la Condition Publique l’installation d’Ibrahim Mahama. Monumentale, celle-ci est composée de 112 machines à coudre, associant le passé industriel de Roubaix aux traditions textiles ghanéennes. Comme un pont jeté entre les deux histoires, par-delà le temps.
Site internet : http://www.laconditionpublique.com/
mercredi > dimanche, 14h > 18h