SantaCon
Tombés du ciel
« Petit Papa Noël, quand tu descendras du pub, avec tes bières par milliers, n’oublie pas de payer ta tournée… » : une telle comptine pourrait jaillir de la bouche de milliers de Santas (Pères Noël, en anglais) qui déambulent chaque décembre (enfin, presque…) dans les rues de Londres, le samedi précédant les fêtes de fin d’année. Cette balade au fil des rues et des pubs porte le nom de “Santacon”… En attendant une prochaine tournée générale, une fois le Covid viré du bar, petite revue des troupes.
« Cela doit faire six ou sept ans que je me déguise en Santa », révèle Tane, 42 ans. « J’adore l’ambiance et l’esprit bon enfant du Santacon », poursuitelle. « En fait, il s’agit simplement d’un pub crawl (une tournée des pubs) dans Londres, mais déguisé en Santa ». Né à San Francisco en 1994, l’évènement a traversé l’Atlantique en 2000. Aujourd’hui, il a lieu dans 298 villes de 41 pays. Mais ce sont surtout chez les anglo-saxons que les Santacons font florès. « C’est sûrement dû à la tradition du pub crawl, qu’on ne retrouve pas en Europe continentale par exemple. Et puis, les Anglais adorent se déguiser ! » souligne Tane.
Dress Code
Mais qui se cache derrière toutes ces barbes et déguisements bon marché ? « N’importe qui, c’est gratuit ! poursuit-elle. Le site web donne le point de départ et, parfois, des éclaireurs indiquent le chemin à suivre ». Si tout le monde est bienvenu, quelques règles basiques sont à respecter : « Un simple chapeau ou une barbe ne suffisent pas. Il faut vraiment être costumé de pied en cap. Les elfes et autres tenues liées à Noël sont acceptées » concède Ian, en charge du website fédérateur des Santacons. Seconde règle importante : être aussi généreux que le vrai Père Noël. D’où ces hottes remplies de petits cadeaux distribués en cours de route. Un chemin rythmé par des chants de Noël aux paroles un tantinet paillardes…
Juste pour rire
Subversif, le Santacon ? « Non. Rien de très politique, modère Ian. Il s’agit surtout d’un joyeux rassemblement qui s’époumone sur des couplets coquins ». Il y a quelques années, certains y ont vu un pied de nez au consumérisme de masse. Mais selon Tane, l’achat de costumes cheap et la forte consommation d’alcool démontre plutôt le contraire… Covid oblige, des mlilliers de Santas resteront à quai cette année. Des manèges de Leicester Square aux fontaines de Trafalgar Square, Londres pleure ses petits hommes rouges et leurs drôles d’habitude. « Une fois, un Santa a demandé une Santa en mariage devant tous les autres au pied de la colonne de Nelson », se souvient Santa Tane. Ce n’est que partie remise !
À visiter / www.santacon.info