Home Best of Interview Yinka Ilori

Figures de style

Yinka Ilori (c) Julien Pitinome Collectif Oeil

Designer mondialement reconnu, Yinka Ilori s’est révélé il y a dix ans avec son mobilier vintage “up-cycling”. Son style est reconnaissable entre tous : pop, ludique et surtout très coloré. Installé à Londres, cet artiste puise aussi bien dans ses origines nigérianes (à l’image des fameux motifs “wax”) que britanniques, pour entretenir un dialogue unique entre les traditions et les cultures. A la Condition Publique de Roubaix, il dévoile une nouvelle facette de son travail avec Colorama, un skatepark indoor inédit, mêlant cette fois art et sport. Entretien.

Quel est votre parcours ? Comment êtes-vous devenu designer ?  Je suis diplômé de la London Metropolitan Univesity. Il y a dix ans, j’ai commencé à concevoir des meubles. J’écumais les rues de Londres et ses alentours à la recherche de vieilles chaises que je transformais alors en œuvres d’art. Puis j’ai travaillé pour un studio avant de fonder le mien. Nos projets sont très diversifiés : nous élaborons des scénographies ou investissons l’espace publique, par exemple en dessinant des terrains de jeux.

Comment définiriez-vous votre style ? Je dirais expressif et coloré. Il fusionne mes héritages nigérians et anglais. Je combine des histoires traditionnelles et des tissus ouest-africains qui m’entouraient enfant, pour initier une conversation avec le design contemporain.

© Julien Pitinome Collectif OEil

© Julien Pitinome Collectif OEil

Comment avez-vous choisi les couleurs de ce skatepark ? Dès ma première visite à La Condition Publique de Roubaix, j’ai été frappé par l’architecture du site mais aussi son histoire, connectée avec le quartier dans lequel il est installé. Je trouve la façade magnifique avec ses couleurs rouges, orangés ou ce vert très beau. Je voulais rendre hommage à cet héritage à l’intérieur du bâtiment même, dans un effet de miroir, en réutilisant ces tonalités.

Concrètement, comment avez-vous travaillé ? Je n’avais jamais conçu de skatepark auparavant, mon approche fut d’abord très “naïve”. Nous avons montré nos dessins et idées à des skateurs professionnels et avons travaillé ensemble pour élaborer les courbes, notamment. Nous avons aussi utilisé ce matériau appelé skatelite, qui rend la glisse vraiment plus facile, comme si elle coulait. Durant le confinement hélas, je ne pouvais plus quitter le Royaume-Uni, donc nous avons collaborer la plupart du temps par Zoom ou Skype avec les constructeurs de la Condition Publique, mais aussi de jeunes étudiants (ndlr : les élèves du lycée professionnel Saint-Rémi, à Roubaix) et nous y sommes parvenus !

(c ) Maxime Dufour Photographies

(c ) Maxime Dufour Photographies

Que représente le skateboard pour vous ? Pour moi c’est une forme d’art, une véritable performance. Vous effectuez des figures, dansez en glissant… c’est comme une sorte de ballet.

Skatez-vous aussi ? Oh non pas question, j’ai trop peur ! J’ai 33 ans maintenant, je pourrais me casser un cheville. Mais promis, bientôt j’essaierai !

A LIRE AUSSI : COLORAMA, LES FEUX DE LA RAMPE

A LIRE AUSSI : CRASH-TEST AVEC VINCENT MILOU

Propos recueillis par J.D.

A visiter / yinkailori.com

Articles similaires
© Valentin Folliet