Le Musée du Masque
C'est tous les jours carnaval
Mais où trouve-t-on le Musée international du Carnaval et du Masque ? Pfff, c’te question… A Binche, pardi ! Plus précisément à quelques pas (de Gille) de la Grand-Place de cette cité wallonne, au sein d’un ancien collège élevé au XVIIIe siècle. Visite guidée.
« Ce musée est né en 1975, à l’initiative d’un historien local, Samuel Glötz, explique Clémence Mathieu, collaboratrice scientifique au MüM. Celui-ci a commencé à rassembler des éléments du costume du carnaval de Binche dès les années 1960 mais, très vite, son entreprise a pris une dimension internationale en s’ouvrant à tous les continents : de l’Europe à l’Afrique en passant par les Amériques, l’Océanie et l’Asie ». Depuis, cet édifice en forme de “L” abrite une impressionnante collection, sans nul doute l’une des plus riches de la planète : masques, costumes, marionnettes, instruments de musique, photos, films… quelque 30 000 pièces nous racontent l’histoire des rituels masqués et des carnavals à travers le temps et le monde !
Poireau et samouraï
Le 1er étage du musée est dédié aux expositions permanentes. La première nous plonge dans l’histoire des carnavals de Wallonie. De Stavelot à Namur en passant par Spa, on découvre des accoutrements plus interlopes les uns que les autres : tel ce costume de “Porai” (en forme de poireau) qu’on trouve à Tilff (province de Liège) ou encore celui de Savadje (“sauvage”) figurant un Indien d’Amérique et visible à Malmedy. Le parcours nous dévoile ensuite les dessous de la tradition binchoise. Celle-ci est illustrée, notamment, par une “vitrine-aquarium” abritant une reconstitution d’une rue de la ville et peuplée de personnages typiques. Forte de son succès (comptez 18 000 visiteurs par an), cette salle bénéfice actuellement d’une vaste rénovation. « Il s’agit de la transformer en centre d’interprétation, plus dynamique, enrichi de films, de témoignages… Il sera inauguré début 2018.» La seconde exposition permanente nous convie à un fascinant voyage autour du monde. Inaugurées en 2015, cinq salles révèlent les rituels masqués propres à chaque continent, de l’épopée mythologique hindoue du Râmâyana (vieille de trois millénaires) aux saisissants masques zoomorphes africains…
Enfin, le rez-de-chaussée et une partie du 1er étage accueillent les expositions temporaires. Jusqu’au 19 mars, Masques de soi met ainsi le Japon à l’honneur. Du théâtre Nô aux Matsuri (festival) en passant par cette impressionnante armure de samouraï, cet accrochage esquisse à travers des pièces rares les contours d’une tradition puisant ses origines 1500 ans avant qui vous savez… « En parallèle de nos expositions thématiques, nous mettons aussi en avant les créations d’artistes contemporains travaillant autour du masque, ouvrant la réflexion sur l’identité ». Vous l’aurez compris : bas les masques !
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