VinThoMax
Extension du domaine de la pub
Vincent, Thomas, Maximilien : les trois artistes du collectif VinThoMax ont fait de leurs prénoms une marque, le temps d’une installation questionnant les mutations de la publicité. Voici une exposition conçue pour l’espace d’art contemporain Le Carré (Lille)… à parcourir d’un coin à l’autre.
Ville érigée en canettes, réclames tournées dans la lumière blême d’intérieurs cafardeux, panneaux camouflés soulignant la vacuité d’une architecture au rabais… De la vertu des images s’en prend à la pub sous toutes les coutures. Pour bâtir leur réflexion, les trois artistes ont joué de leur complémentarité, dans une joyeuse anarchie. L’installation se révèle ainsi en mosaïque anonyme. « On assiste aujourd’hui à une désaffection des annonceurs vis à vis des supports traditionnels au profit du numérique », explique Vincent Bergerat. Il interroge ainsi les conséquences positives de cette dématérialisation comme le retrait progressif des nuisances visuelles dans l’espace public. Thomas Sabourin préfère le travail du bois et la sociologie. Selon lui, la ville se déploie comme un parcours dédié au commerce de masse : « N’avez-vous jamais remarqué que les panneaux 4 x 3 m sont implantés dans les zones fréquentées par les classes moyennes ? Trop moche pour les riches, trop cher pour les pauvres ». Maximilien Ramoul tourne lui en dérision les injonctions au bonheur véhiculées par la pub dans des vidéos absurdes. Son visage démultiplié n’est autre que celui imprimé sur les bouteilles de bière Vedett, partenaire de cette exposition… Le paradoxe de la récupération ?