Aldo Bakker
Objets de désir
Séduite par le travail du designer Aldo Bakker, qu’elle avait repéré lors de l’exposition Le Labo des héritiers (2014), Marie Pok, la directrice du CID du Grand-Hornu, lui a laissé carte blanche pour mettre en scène sa première rétrospective. Le Néerlandais y dévoile des créations – ou devrions-nous dire créatures – saisissantes, en dehors de tout courant.
Aldo Bakker « ne fait rien comme tout le monde », note Marie Pok, rappelant le parcours singulier de cet enfant de la balle, dont les parents, Emmy van Leersum et Gijs Bakker, sont des créateurs de bijoux reconnus. Arrêtant prématurément ses études artistiques, il s’est formé auprès d’un orfèvre d’Utrecht avant de développer un processus de fabrication prenant le contre-pied de ses contemporains. « Au départ il y a la forme. Ensuite, il voit comment lui insuffler sa fonction. L’ergonomie n’est pas le souci d’Aldo ».
Intuition – Courbes suggestives, silhouettes animales et familières, le mobilier et les petits objets de table présentés au CID déconcertent et fascinent, dissimulant leur fonction aux visiteurs trop pressés. N’est-ce pas un pingouin caché dans les lignes de cette flasque à vinaigre ? Cette chaise au dossier cylindrique nous veut-elle vraiment du bien ? « Je travaille de façon intuitive, en collectant des formes qui s’assemblent de façon naturelle lorsque vient le moment de leur donner un sens », répond l’intéressé lorsqu’on l’interroge sur ses inspirations. Les informations quant au parcours de l’exposition se révèlent tout aussi cryptiques : « Nous avons passé du temps à définir la place de chaque objet. Le résultat est une expérience sensorielle, impossible à décrire par des mots ou des photos ». A expérimenter jusqu’au 14 août.