Premiers vidéastes
Retour sur image
En marge du festival Via, l’exposition Premiers vidéastes s’intéresse, non pas aux nouvelles tendances des arts numériques, mais à ses débuts. Le BAM met ainsi à l’honneur deux pionniers de l’utilisation de la vidéo : Bill Viola et Terry Fox, décédé en 2008, et qui bénéficie là d’un éclairage inédit en Belgique.
Voilà deux artistes différents, mais qui partagent un point commun : « ils sont les premiers à avoir élevé la vidéo au rang d’art », explique Xavier Roland, le directeur du pôle muséal de Mons. L’accrochage montre comment ces Américains se sont appropriés ce média au début des années 1970, pour en faire chacun un usage très singulier. Terry Fox, pionner de l’art conceptuel, s’en servait pour garder des traces de son travail, très sensitif et par essence éphémère. En effet, « il employait son corps comme un outil pour des performances ou installations qu’il nommait des situations, éclaire la commissaire de l’exposition, Nikola Doll. Celles-ci pouvaient se produire dans la rue, son studio ou une galerie. Il utilisait aussi des matériaux simples : de la poussière, des cuillères.… ». De son côté, Bill Viola exploite les technologies pour créer des œuvres immersives. « Elles prennent littéralement le visiteur en otage, les plongeant dans l’image ». Démontrant ainsi « son pouvoir ». Voici un aspect essentiel de ce parcours. « La vidéo fait aujourd’hui partie de notre quotidien : tout le monde en prend, indique Xavier Roland. C’est notre rôle de la replacer dans une perspective historique, en nous intéressant aux fondateurs du genre ».