A.M.O.U.R.
Une fin en soi(e)
La Condition Publique accueille la première exposition monographique d’Erik Nussbicker. L’artiste français nous confronte à la Grande Faucheuse à travers une œuvre profondément spirituelle, conçue à partir de squelettes d’animaux et de mouches.
« C’est une cathédrale » sourit l’artiste face à l’immensité de la halle B de l’ancienne manufacture textile. Le terme est bien choisi. Dans cet espace de 1 500 m2 une vingtaine de ses œuvres célèbre la vie après la mort, deux mondes qui s’équilibrent. Là, un crâne humain suspendu à la renverse qui, lancé dans un mouvement de balancier, émet un son (la voix, peut-être, de celui qui a occupé cette enveloppe). « C’est un psychopompe ». Soit, dans la mythologie, celui qui accompagne l’âme des défunts. L’artiste se mue ici en chamane, nous aidant à accepter notre (inéluctable) deuil. Rebaptisée A.M.O.U.R. après le 13 novembre, l’exposition nous enjoint de nous débarrasser de nos peurs ataviques pour mieux… vivre. Au centre du parcours trône La Grande sphère de « soi », une boule en soie de trois mètres de diamètre élevée au dessus du sol qui abrite des centaines de mouches. Celles-ci se métamorphosent, se nourrissent, s’agitent puis trépassent. Face à ce micro-monde qui bourdonne et contient à la fois la vie et la mort, le spectateur est invité à méditer. Puissante allégorie du temps et du vivant qui s’écoulent, l’œuvre – créée in situ – nous rappelle à notre condition humaine, notre éternelle finitude. Elle renvoie chacun à sa propre conception de l’au-delà.
Site internet : http://www.laconditionpublique.com/
mercredi > dimanche, 14h > 18h