Un esprit japonais
Gisbert Combaz, la céramique d’Edo et la création belge
Entre la Belgique et le Japon, c’est une longue histoire d’amitié : voilà 150 ans que les deux pays ont noué des relations diplomatiques. Pour fêter cet anniversaire, le Musée royal de Mariemont vivra une année durant à l’heure nippone. Une plongée dans l’époque Edo pour commencer ?
Il a suffi de piocher dans le riche fonds de cette institution si chère à Raoul Warocqué – son dernier propriétaire – pour honorer le sujet. Ici reposent en effet de remarquables céramiques japonaises. Celles rassemblées par Gisbert Combaz (1869 – 1941). Connu pour ses affiches, le Belge fut aussi un grand orientaliste. Voici donc dévoilés 47 trésors de sa collection personnelle, datant de l’ère Edo (1603 -1868), âge d’or des arts. Il y a là des objets décoratifs (ou okimonos), d’importance modeste certes, mais pas des babioles non plus (!) quand on sait qu’ils inspirèrent à Camille Claudel, notamment, ses Causeuses. Et puis des vases, des bouteilles de saké et, surtout, des ustensiles – bols ou jarres – utilisés lors de la cérémonie du thé. « On trouve peu de porcelaines, principalement des grès décorés selon les techniques de glaçures à la cendre », note Catherine Noppe, l’une des commissaires de l’exposition. Autant de pièces uniques qui ont été conçues dans des fours en terre. Rien d’anodin, car ces œuvres « ont grandement influencé les céramistes belges d’après-guerre ». Citons Antoine de Vinck, dont les créations sont présentées dans une scénographie favorisant le dialogue entre les époques. Comme un pont jeté entre les cultures.
Site internet : http://www.musee-mariemont.be/
Tous les jours sauf les lundis non fériés, avril > septembre, : 10h > 18h / octobre > mars : 10h > 17h