Alexandre Orion
Chevalier du Temple de l'Ordre Jedi
A une farce on aurait pu croire. Mais très sérieux cela est. Imaginant Star Wars, Georges Lucas s’est inspiré du bouddhisme, du taoïsme et des travaux du mythologue Joseph Campbell*. Sans le savoir, il a donné vie à une religion : le jediisme. Depuis, de nombreuses églises ont vu le jour. Au Royaume-Uni elles compteraient près de 300 000 disciples ! Ceux-ci croient en la Force, suivent le Code, ont des apprentis… Rencontre avec Alexandre Orion, un Chevalier Jedi installé à Dijon, et pasteur au sein du « Temple of the Jedi Order ».
Qu’est-ce que le Temple de l’Ordre Jedi ? Une organisation à but non lucratif née au Texas le 25 décembre 2005. Notre site Internet est un point de rencontre pour ceux qui cherchent à s’accomplir. Nous nous posons tous des questions existentielles. L’église a laissé un gouffre dans ce domaine. Nous étudions aussi les découvertes sur le fonctionnement du cerveau, la religion comparée, la sociologie.
Pour vous qu’est-ce que le jediisme ? L’art de rester pleinement conscient, ici et maintenant. Mais cela reste ma définition. Il n’y a rien dans la doctrine Jedi qui nous oblige à être d’accord les uns avec les autres. Je demande aux gens de ne pas prendre ce que je dis pour argent comptant !
Est-ce une religion ? Une religion, cela veut tout et rien dire. C’est une sorte de spectacle auquel on assiste à l’église. Pour moi, la meilleure option dans cet âge post-moderne serait le bouddhisme zen, où l’on écarte l’idée même de religion.
Quel rapport entretenez-vous avec le film Star Wars ? Quasiment aucun. Nous n’agitons pas de sabre laser en plastique et ne portons pas de robes ! Mais nous avons été touchés par l’iconographie du film. Nous nous sommes donc intéressés à ceux qui avaient inspiré Georges Lucas : le philosophe Alan Watts et le mythologue américain Joseph Campbell*.
Quelle est la place du mythe dans le jediisme ? Elle est centrale. C’est par l’intermédiaire du mythe que l’Homme répond aux questions existentielles. Rien dans le jediisme n’est nouveau. C’est la réadaptation de philosophies et de pratiques religieuses qui ont toujours existé.
Comment êtes-vous devenu Jedi ? J’ai grandi dans un désert spirituel. Une quête existentielle que je ne parvenais pas à assouvir dans les religions et les mouvements de type new age. L’idée de ce Dieu judéo-chrétien n’était pas plausible. Le déclic s’est produit quand j’ai découvert les entretiens de Joseph Campbell en 1988.
*En substance, Joseph Campbell démontre que l’on retrouve cette même thématique du héros en quête dans les mythes et les religions. Selon lui, ce schéma est applicable à notre vie.
LE CODE JEDI
Il n’y a pas d’Émotion ;
il y a la Paix.
Il n’y a pas d’Ignorance ;
il y a la Connaissance.
Il n’y a pas de Passion ;
il y a la Sérénité.
Il n’y a pas de Chaos :
il y a l’Harmonie.
Il n’y a pas de Mort ;
il y a la Force.
Joseph Campbell: The Power of Myth
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