Verlaine. Cellule 252
Maudit poète
Après Van Gogh, le BAM poursuit son exploration d’illustres Montois avec Verlaine… Paul Verlaine, un Montois ? Par la force des choses, oui. Le « Pauvre Lélian » a passé deux ans de sa vie, entre octobre 1873 et janvier 1875, dans la prison locale. La fin de son idylle avec Rimbaud, mais une page déterminante dans sa vie d’écrivain.
La cause de cette incarcération est un petit revolver 7 mm avec lequel le poète blessa son amant, le 10 juillet 1873, lors d’une énième dispute dans leur chambre d’hôtel bruxelloise. Voici l’un des objets dévoilés aux Beaux-Arts de Mons, parmi quelque 250 pièces. Une telle exposition n’est pas avare d’écueils : « Il fallait éviter l’accumulation de documents, montrer des choses visuelles », soutient le commissaire, Bernard Bousmanne. Entre manuscrits originaux, toiles, photographies d’époque ou dessins de sa main, on trouve aussi la voiture cellulaire dans laquelle il fut jeté à sa sortie du tribunal. Mais, surtout, « il fallait raconter une histoire ». Le décor nous est posé avec le crime, les personnages (sa femme Mathilde, la truculente mère de Rimbaud, etc.) avant de vivre le procès. Un chapitre riche de nombreux documents – dont des lettres des deux amoureux. Nous voici alors dans cette fameuse cellule 252, « où Verlaine écrivit ses plus beaux poèmes ». Citons Crimen Amoris, L’Art Poétique qu’on lit ici. Et puis l’épilogue : son retour en Belgique, 20 ans plus tard, en tant qu’écrivain adulé. Rimbaud n’est plus. On découvre cet autre Verlaine, décadent, alcoolique. Un Bateau ivre.