Julien Seth Malland
Graff-trotter
Révélé au grand public avec l’émission Les Nouveaux Explorateurs sur Canal+, figure du street art, Julien Malland, alias Seth, poursuit son oeuvre aux quatre coins du globe. Sa priorité ? Raconter en peinture l’histoire des gens qu’il rencontre. Initié à l’art urbain dans les années 1990 aux côtés de graffeurs du collectif CMP, le Parisien a suivi une formation à l’ENSAD (Ecole nationale supérieure des arts décoratifs), mais a vite délaissé le lettrage pour se concentrer sur les fonds et les personnages. En 2003, il entreprend « une sorte de tour du monde » qui enrichit sa pratique et forge son identité : « ce que je fais dans la rue se rapproche de l’école brésilienne », explique celui qui a vécu un an au pays auriverde. D’où ce style coloré et plus « positif » que la majorité des artistes urbains. Sa démarche consiste à « représenter la dualité des lieux qu’il traverse, des personnages doux sur des décors plus chaotiques ». Si Seth s’inspire de la culture locale pour déterminer les vêtements et postures de ses avatars, on remarque une constante dans son travail : l’apparence enfantine, voire innocente. « L’enfant symbolise l’imagination et l’optimisme. Je défends l’idée qu’on peut trouver du beau partout, même dans un quartier délabré ». D’ailleurs, sa recherche dépasse le seul cadre artistique : « créer, c’est un prétexte pour bourlinguer et rencontrer du monde ». D’où ses nombreux livres en forme de récits de voyage, avec des « autochtones » pris en photo devant ses créations. Car l’artiste insiste : « les gens qui vivent sur place sont indissociables de mon oeuvre ».