L’autre de l’art
A la marge
Pour son exposition de rentrée, le LaM nous plonge dans l’art « alternatif ». Et prend le pari de rendre accessible des œuvres qui échappent aux codes et à l’institution. En posant plus que jamais la fameuse question : qu’est-ce qu’un artiste ?
Quel est le point commun entre un graffiti reconnu de Jean-Michel Basquiat et des dessins réalisés par des « fous » au début du xxe siècle ? Ces deux modes d’expression s’inscrivent dans une relecture de l’histoire de l’art qui s’attache à l’« Autre ». A celui qui, souvent sans atelier et sans avoir les honneurs des Beaux-arts, a bousculé le statut d’œuvre. Spécialiste de l’art brut, le LaM a élargi son champ d’exploration grâce à cet accrochage structuré en cinq volets.
Bousculer les préjugés.
Le circuit permet au visiteur de s’y retrouver dans le foisonnement de formes et de supports, de se concentrer sur l’un ou l’autre des thèmes. La première séquence est aussi la plus attendue : « Anonymes » présente des productions d’ « aliénés » issues de collections de médecins : collages, dessins, poupées… Puis direction « la rue », où l’on croise donc Basquiat, tandis qu’« Enfance » nous apprend que d’illustres artistes (Picasso, Paul Klee…) se sont penchés sur les créations enfantines. « Le geste » est quant à lui consacré à la recherche d’un retour au dessin primitif comme expression des pulsions profondes. Enfin, « L’origine » interroge davantage nos idées reçues. Car si au XIXe siècle la découverte de l’art rupestre a bouleversé la chronologie établie, aujourd’hui les Barbus Müller, énigmatiques visages en pierre retrouvés dans le Massif central, interpellent le visiteur. Quel âge ont-ils ? Leur sculpteur a-t-il été influencé par l’art africain ? Maya ? Le mystère de « l’autre » reste entier.
Site internet : http://www.musee-lam.fr/
Collections permanentes accessibles du mardi au dimanche de 10 h à 18 h.
Exposition temporaire et collections permanentes : 10 / 7 €
Collections permanentes : 7 / 5 €