Léo Caillard
L'été en pente douce
«Mes photographies confrontent les époques, portent un regard neuf sur les objets et posent la question de la réalité » confie Léo Caillard. Face à des séries comme In Museum (d’antiques statues vêtues de sweatshirts ou tripotant des iPads) ou War Game (tanks, sous-marins et avions de chasse faisant irruption dans notre quotidien), on saisit immédiatement que l’artiste de 28 ans « joue avec le numérique pour sortir des objets de leur contexte ».
Pourtant, notre portfolio rompt un peu avec ces pratiques. « C’est vrai que pour Miami Houses, je n’ai pas trop retouché l’image – à part l’équilibrage des niveaux. » Ces maisons de garde-côtes sont capturées de la même manière, la plus neutre possible – leur accumulation en série transforme ces cabanes, souvent originales, en simples formes géométriques. On songe aux bâtiments immortalisés par Bernd et Hilla Becher, l’illustre couple de photographes et enseignants de l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf dont l’œuvre est aujourd’hui synonyme de photographie objectivante, d’inspiration documentaire. « J’ai bien sûr pensé à eux, car je me nourris des grands courants et cette approche me semblait être la meilleure pour ce travail. Je garde également une part de spontanéité. »
Effectivement, c’est presque par hasard que le Français a découvert ces constructions, lors d’un voyage en Floride avec le photographe Robert Leslie. Nous sommes en février 2012 et Léo descend sur la plage chaque matin à six heures : « L’heure idéale : la plage est vide et le ciel, brumeux, évoque un peu les cieux chargés des tableaux romantiques. De plus, cela ajoute à la mélancolie. L’endroit évoque l’été mais, le soleil, les vacances, voire l’enfance ont disparu ». Le point de vue idéal, toujours fidèle à son projet de représentation créative du réel.
A visiter / www.leocaillard.com
Représenté par la galerie Cédric Bacqueville, 32 rue Thiers, 59000 Lille, www.galeriebacqueville.com