Tony Oursler
Videodrome
De Tony Oursler, vous connaissez sans doute les fameuses sculptures- écrans ou, plus récemment, la vidéo du single Where Are We Now? du revenant David Bowie. Vaste et protéiforme, l’œuvre du plasticien américain regroupe plus de trente ans de recherches autour des questions de la mémoire et de la technologie.
Phantasmagoria est un parcours presque rétrospectif. Sont présentés ses premiers films datant des années 1970-80, les poupées-vidéo qui l’ont rendu célèbre durant les nineties, ou encore les globes oculaires, cousins de l’œil géant des Residents. Oursler fut marqué par le psychédélisme, le punk rock (en 1977, il fonde The Poetics avec le célèbre Mike Kelley), mais aussi par la SF vrillée façon Philip K.Dick. Pour lui, la télévision, le Web ou l’iPhone sont des prolongations artificielles de l’âme humaine. Leur aspect aliénant est souligné dans des oeuvres mêlant fragments de corps, fantômes et poupées. L’autre intérêt de Phantasmagoria réside dans la façon dont l’artiste travaille sur la mémoire et investit le lieu : ainsi, un couloir sombre et long d’une quarantaine de mètres abrite une frise historique retraçant les grandes dates des arts visuels, du Moyen-âge à la 4D, en passant par la fantasmagorie (ou « art de faire parler les fantômes ») née au XVIIIe siècle et dont le plus illustre représentant fut le liégeois Étienne Robertson. Enfin, une installation sonore et visuelle, tout en variations lumineuses et voix d’outre-tombe, attend le visiteur dans la crypte. L’histoire d’une vie, en quelque sorte.
Site internet : http://www.grand-hornu-images.be
du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00.