Ben de Biel, l’oeil du cyclone
Berlin, ville ouverte
Fondateur du regretté Club Maria (haut-lieu techno de la capitale), porte-parole du Parti Pirate, Ben de Biel est aussi et avant tout un photographe sensible, dont l’oeil acéré saisit des moments d’Histoire sur le vif. Ainsi de la série présentée à Lille. Ces grands formats furent pris à Berlin entre 1990 et 1994. Pourquoi ? Car cette période correspond à une courte parenthèse enchantée : la chute du Mur ouvrait à la fois un champ des possibles et de nombreux squats. « Je suis moins photographe que documentariste », précise-t- il. Oh, tout n’est pas rose dans ces images en noir et blanc. Le photographe, qui se promène souvent l’appareil en bandoulière, « au cas où », n’omet pas de témoigner de scènes d’une tristesse insondable : la pauvreté au coin de la rue, tout simplement. Appartements délaissés et oisiveté, ruines et vies rangées, Ben de Biel immortalise une société en mutation. T.A.