Maya, donne-moi un titre
L’enfance de l'art
Maya et son papa vivent dans deux pays différents. Pour rester en contact, en particulier au moment du coucher, celui-ci demande chaque soir à sa fille de lui donner un titre. Dès lors, il lui concocte un dessin animé dont elle est l’héroïne… et principalement réalisé en papier découpé. Michel Gondry signe un retour aux sources rafraîchissant pour petits et grands, conté par Pierre Niney.
Avec ces aventures d’anti-fil- lette modèle, Michel Gondry (La Science des rêves, Soyez sympas, rembobinez) synthétise sa vie, son œuvre… et sa paternité. Inaugurée pour les trois ans de sa fille, cette série de vignettes remuantes fait écho à la BD concoctée par fax pour son fils, vingt ans auparavant. Attaché à l’aspect artisanal, le Versaillais déploie cette esthétique cheap devenue sa marque de fabrique. En résulte une reconnexion immédiate avec l’âge tendre, dans sa dimension la plus brute et insolite, via un procédé volontairement rudimentaire.
Cinéma à la découpe
Influencé par le cinéma d’animation des pays de l’Est (Iouri Norstein, Břetislav Pojar), la citation est parfois évidente (l’intrépide ourson Colargol, qui souhaite voler comme un oiseau). Cependant, quelques facéties littéraires surgissent sans crier gare comme ce “pays des chevaux coupés en quatre”. Batteur (du groupe Oui Oui), réalisateur de courts-métrages, publicités et clips depuis la fin des années 1980 avant de devenir cinéaste, Michel Gondry nous projette dans un monde singulier. Nous voici quelque part entre la Figuration libre (Combas, Di Rosa) et le pop art, le Club des cinq et Lewis Carroll, les comics et les films de série B. Le tout orchestré avec un sens de l’absurde qui confère à l’art naïf. En somme, un artiste libre comme l’air.
Film d’animation de Michel Gondry, avec Maya Gondry et la voix de Pierre Niney. Sortie le 02.10