Nelick
À contre-courant
Un peu de douceur dans ce monde de brutes. Aux démonstrations de force un peu vaines de la plupart de ses contemporains, Nelick oppose un egotrip teinté de romantisme et d’autodérision, jusqu’à sabrer sa street credibility. « La mamie du côté de ma maman, elle m’appelle ma puce, la street cred je m’en bats les yecous je sais je viens d’où », assène-t-il par exemple dans Qui veut la peau de Kiwibunny ? – son surnom. Révélé en 2016 avec Lord Esperanza au sein du groupe Pala$$, le natif de Champigny-sur-Marne s’est depuis fait un nom, et a large- ment ouvert son spectre musical. Héraut de l’indie rap à la française, il convie volontiers pop, funk et electro. Ce syncrétisme lui valut d’ailleurs une invitation au Montreux Jazz Festival. Désormais épaulé par Renaud Letang (réalisateur des albums de Manu Chao, Feist, Gonzales, Alain Souchon…), Nelick développe des morceaux acidulés, enfantins et emplis d’humour (en témoignent des titres comme patoketchup ou Jeune lapin). Cette inventivité ne l’empêche pas de développer des sujets plus profonds, et une certaine mélancolie. Notamment lorsqu’il évoque la perte de son père dans Je pleure quand ma mère pleure. Cette sincérité inonde son premier album, Mon Cœur bat, et devrait déborder sur scène.