Bernard Cerquiglini
La Langue anglaise n’existe pas
(Gallimard, Folio Essais)« C’est du français mal prononcé », précise le sous-titre. Une citation de Clemenceau, en fait, dont la mauvaise foi jubilatoire irrigue cet exposé. Depuis la conquête normande de 1066, l’élite anglaise parlait français – enfin, ancien normand. Cette langue a donc puisé dans ces deux vocables pour s’enrichir : plus du tiers de son lexique en provient et ce, dans plusieurs domaines, de l’administratif au religieux, du médical au culinaire. Ainsi de surgeon (du normand surgien, chirurgien), de foreign (de forain) ou du verbe to remember (se souvenir), de l’ancien français “remembrer”, de même sens. Riche de centaines de mots, cet essai se lit comme un dictionnaire étymologique commenté avec humour. Cerquiglini, un académicien vraiment pas académique.
208p., 7,80€.